présentation de ces magnifiques chevaux, symboles de la Camargue et orgueils des gardians dans les marais - Photo : Rambouil jean
Poids : 350 – 500 kg
Taille : 135 – 150 cm
Le cheval de Camargue résiste à toutes les tentatives de croisements dits « améliorateurs ». - Photo : Isiwal
Le Cheval de Camargue est une race ancienne et rustique, originaire du delta du Rhône, dans le sud de la France, au cœur de la région de Camargue. Il évolue depuis des siècles en semi-liberté dans un environnement composé de marais salants, de lagunes et de steppes arides.
Son origine remonterait à des populations équines primitives installées dans cette région dès l’Antiquité. Ce cheval a été façonné par une sélection naturelle sévère, sous l’influence de conditions climatiques difficiles, ce qui explique sa robustesse, sa résistance, et sa sobriété alimentaire.
Le Camargue est intimement lié à la culture provençale et à la tradition des gardians, les cavaliers éleveurs de taureaux. Il est devenu un symbole vivant du patrimoine régional, notamment dans les manades (élevages traditionnels) et les fêtes camarguaises.
Il représente l’un des rares exemples de race chevaline autochtone, toujours élevée de manière extensive dans son territoire d’origine, selon des pratiques éco-pastorales ancestrales.
Le Cheval de Camargue possède une importance génétique majeure en tant que race primitive préservée, façonnée par la sélection naturelle et l’adaptation à un environnement exigeant. Son patrimoine génétique unique en fait un réservoir de rusticité, de résistance aux maladies, et de sobriété alimentaire, des qualités particulièrement recherchées dans les programmes de conservation et de croisement.
Sa capacité à vivre en extérieur toute l’année, à survivre sur des sols humides et à se contenter de ressources végétales pauvres en fait un modèle de résilience environnementale. Il est parfois cité comme une race sentinelle des milieux fragiles.
Du point de vue de la diversité génétique, le Cheval de Camargue fait partie des races à effectif limité, dont la préservation est soutenue par des organismes officiels (IFCE, Haras nationaux, Parc naturel régional). Son stud-book fermé, avec des critères d’inscription stricts, contribue à maintenir une lignée pure et représentative du type originel.
Bien que peu utilisé dans les croisements modernes de sport, il a une valeur patrimoniale et écologique essentielle, notamment dans la gestion extensive des zones humides et les projets de pastoralisme durable.
Origines anciennes et mystérieuses :
Le Cheval de Camargue est considéré comme l’une des races les plus anciennes d’Europe. Ses origines précises restent floues, mais il descend probablement de populations équines primitives qui occupaient le delta du Rhône dès la préhistoire. Des fresques rupestres découvertes dans les grottes de la région témoignent de la présence de chevaux au paléolithique supérieur. Il pourrait partager une ascendance avec le Tarpan ou d'autres chevaux sauvages d'Eurasie.
Sélection naturelle dans un milieu hostile :
Ce cheval s’est formé pendant des siècles par sélection naturelle, dans les zones marécageuses et salines de la Camargue. Il a dû s’adapter à un environnement difficile : humidité, chaleur, insectes, nourriture pauvre. Ces conditions ont façonné un animal extrêmement rustique, résistant et frugal. Les croisements ont été rares, ce qui a permis de préserver des caractéristiques originelles fortes.
Rôle culturel et utilitaire auprès des gardians :
Depuis le Moyen Âge, le Cheval de Camargue est indissociable de la vie des gardians, les cavaliers camarguais qui élèvent les taureaux de combat dans les manades. Monture de travail, il est utilisé pour la conduite des troupeaux, parfois dans l’eau, et pour les jeux taurins traditionnels. Il est devenu un symbole vivant de l’identité camarguaise.
Reconnaissance officielle au XXe siècle :
Malgré son ancienneté, ce n’est qu’en 1978 que le stud-book officiel du Cheval de Camargue est ouvert en France. Des critères morphologiques précis sont alors définis pour protéger le type originel. La race est inscrite comme patrimoine vivant de la Camargue, avec un marquage particulier : le sceau en forme de croix de Camargue (appelé "fer de manade") apposé sur l’encolure gauche.
Vers une reconnaissance élargie :
Depuis les années 2000, le cheval de Camargue suscite un intérêt croissant au-delà de sa région d’origine, en particulier pour l’équitation de loisir, les programmes environnementaux et les spectacles équestres. Il est aussi valorisé dans des projets de gestion écologique des milieux naturels par pâturage.
Le Cheval de Camargue est réputé pour son tempérament calme, sa résilience et son intelligence naturelle. Habitué depuis des siècles à vivre en liberté dans des conditions difficiles, il a développé une forte capacité d’autonomie, une grande mémoire du terrain, et un sens inné de l’équilibre, notamment dans les sols instables ou marécageux.
C’est un cheval docile, facile à éduquer lorsqu’il est manipulé avec respect et patience. Il entretient une relation étroite avec l’humain, en particulier avec les gardians, ce qui en fait un excellent partenaire pour les travaux de conduite de bétail et l’équitation d’extérieur.
Très sociable avec ses congénères, il peut vivre en troupeau sans conflit. Il possède un caractère franc, sans malice, mais reste vigilant et vivace, ce qui le rend fiable même dans des environnements changeants.
En résumé, le Cheval de Camargue combine sang-froid, courage, robustesse mentale et attachement à l’homme, des qualités qui en font un compagnon idéal pour le travail, le loisir et la nature.
"Rustique, courageux et proche de l’homme, le Cheval de Camargue incarne la liberté sauvage des marais du Sud."
L’élevage du Cheval de Camargue est historiquement et géographiquement lié à la région du delta du Rhône, dans le sud de la France.
Il est principalement élevé en Camargue, un territoire naturel partagé entre trois départements :
- le Gard (30),
- les Bouches-du-Rhône (13),
- et dans une moindre mesure, l’Hérault (34).
Les chevaux sont élevés en semi-liberté dans les manades, élevages extensifs typiques de la région, situés dans des zones humides, des marais salants, des steppes littorales ou des sansouïres.
Le cœur de l’élevage se concentre autour des communes suivantes :
- Les Saintes-Maries-de-la-Mer,
- Aigues-Mortes,
- Le Grau-du-Roi,
- Arles,
- Saint-Gilles,
- et la Petite Camargue.
Bien que traditionnellement limité à cette zone, on trouve aujourd’hui des élevages satellites dans d’autres régions françaises, notamment dans un but de préservation, de valorisation touristique ou pour des programmes écologiques (entretien de milieux naturels).
Le Cheval de Camargue bénéficie d’une reconnaissance croissante, tant pour sa valeur patrimoniale que pour ses aptitudes naturelles.
Son avenir semble assuré grâce à plusieurs tendances positives :
- Maintien de l’élevage traditionnel : la transmission des savoirs manadiers et le soutien des institutions locales (Parc naturel régional de Camargue, IFCE) permettent de préserver un élevage respectueux du type originel.
- Valorisation touristique : la race connaît un essor dans les activités de loisir, notamment les balades en zone humide, les randonnées, et les spectacles liés à la culture camarguaise, qui renforcent sa visibilité.
- Utilisation écologique : le Camargue est de plus en plus employé dans des programmes de pâturage naturel, pour l’entretien des zones protégées (marais, lagunes, prairies humides), ce qui renforce son rôle dans la gestion durable des milieux fragiles.
- Reconnaissance internationale modérée : bien que peu exporté en comparaison d’autres races, le Cheval de Camargue suscite un intérêt croissant à l’étranger, notamment en tant que cheval rustique et écologique.
- Défis à surveiller : la consanguinité, la reduction du nombre de manades, la pression immobilière sur les terres naturelles et les changements climatiques pourraient menacer les équilibres actuels. Des efforts de diversification génétique contrôlée et de valorisation hors Camargue sont donc nécessaires.
Le Cheval de Camargue est reconnu pour sa robustesse naturelle et sa résistance aux maladies, résultat d’une sélection ancestrale en milieu difficile. Il tolère très bien la vie en extérieur, les variations climatiques, l’humidité et les terrains instables.
Il ne présente aucune prédisposition génétique connue à des maladies héréditaires graves. Ses sabots durs et sains nécessitent peu de soins particuliers, et il montre une grande longévité.
Cependant, comme tout cheval vivant dans les zones humides, il peut être exposé à certaines affections cutanées (dermites estivales, gale de boue) si les conditions d’hygiène sont négligées. En élevage moderne, il convient aussi de surveiller la consanguinité, en raison de la taille réduite du cheptel inscrit au stud-book.
Extrait de l'émission "Des Racines et Des Ailes : Au fil du Rhône" diffusée le 18/01/2017. Le long du petit Rhône, "il y a plus d'animaux que d'êtres humains !" Nous suivons une transhumance de chevaux à travers cette superbe région de Camargue où la terre et la mer se rejoignent. Un beau voyage où la manade finit par s'esbaudir gaiement dans les flots de la Méditerranée !
Extrait de l'émission : INTO THE FRENCH WILD, PROVENCE. Le cheval de Camargue est capable de brouter sous l'eau, c'est une particularité unique chez les chevaux. Il est parfaitement adapté à son milieu naturel. INTO THE FRENCH WILD est une émission diffusée sur la chaîne Nat Geo Wild. Plus d'informations, de photos et de vidéos sur natgeotv.com.