Trait biélorusse alezan, de profil. - Photo : Frantishak
Poids : 500 – 700 kg
Taille : 150 – 156 cm
Le cheval de Trait Biélorusse (Biélorusski Tyazhelovoz) est issu de croisements opérés dès la fin du XIXe siècle entre des juments locales de type trait léger et des étalons de races lourdes importées, principalement Ardennais, Percherons et Brabançons.
La sélection s’est intensifiée dans les années 1920, sous l’influence des politiques agricoles soviétiques, avec pour objectif de créer une race de trait puissante, rustique et bien adaptée aux conditions climatiques et aux sols marécageux de la Biélorussie.
Le stud-book national a été progressivement structuré après la Seconde Guerre mondiale, consolidant un type racial fixe à partir des années 1950.
Le Trait Biélorusse est aujourd’hui l’un des rares chevaux de trait lourds spécifiquement adaptés à l’Europe de l’Est, utilisé à la fois pour les travaux agricoles, la production de viande équine et, de plus en plus, pour le tourisme rural.
Le Trait Biélorusse joue un rôle important dans la préservation des lignées de chevaux de trait lourds adaptées aux conditions climatiques rigoureuses et aux terrains humides d’Europe de l’Est.
Sa sélection a permis de fixer des caractéristiques de rusticité, de force de traction, de fertilité élevée et de bonne longévité, ce qui en fait un reproducteur robuste dans les programmes de croisement destinés à améliorer la résistance et les capacités de travail des chevaux.
Cette race a également contribué à la création ou au renforcement d'autres lignées locales dans les régions voisines (Russie, Ukraine, Pays Baltes), où elle est utilisée pour améliorer la conformation, la docilité et la capacité à produire de la masse musculaire rapidement, notamment pour la production de viande équine.
En tant que gène-source régionale, le Trait Biélorusse constitue un réservoir génétique stratégique pour la diversité des chevaux de trait européens, notamment face à la disparition progressive de plusieurs autres races lourdes traditionnelles.
Origines paysannes et croisements initiaux:
Le Trait Biélorusse trouve ses origines à la fin du XIXe siècle dans les campagnes de Biélorussie, alors intégrée à l’Empire russe. Les paysans utilisaient principalement des juments locales robustes, adaptées aux sols lourds et aux travaux agricoles. Pour renforcer la force de traction et la masse musculaire de ces chevaux, des étalons de races lourdes occidentales furent introduits, notamment des Brabançons, des Ardennais et des Percherons. Ces croisements ont posé les bases du futur type biélorusse.
Structuration sous l’ère soviétique :
La véritable sélection du Trait Biélorusse commence dans les années 1920–1930, avec la mise en place de stations d’élevage d’État et de haras collectifs dans le cadre de la planification agricole soviétique. L’objectif était de créer un cheval de trait lourd, docile, résistant et polyvalent, capable de travailler dans les terrains marécageux de Biélorussie.
Après une interruption partielle liée à la Seconde Guerre mondiale, la sélection reprend dans les années 1950, avec l’appui du gouvernement et la création progressive d’un stud-book officiel.
Fixation du type et reconnaissance nationale :
Au fil des décennies, un type racial stable est défini : puissant, compact, avec une ossature développée et une bonne musculature, mais aussi une fertilité élevée et une maturité précoce, deux qualités essentielles pour la rentabilité des élevages collectifs.
Dans les années 1970 et 1980, la race est largement diffusée à travers les républiques soviétiques, en particulier pour la production de viande équine et les travaux agricoles dans les zones peu mécanisées.
Déclin et efforts de préservation :
Après l’effondrement de l’URSS en 1991, l’élevage du Trait Biélorusse connaît une chute drastique de ses effectifs. La mécanisation, la perte de débouchés économiques et le démantèlement des structures étatiques fragilisent la race.
Des programmes de conservation sont alors mis en place par l’Association d’État biélorusse de sélection animale, avec un effort particulier sur la diversité génétique, l’enregistrement des reproducteurs et la valorisation de la race dans des contextes modernes (tourisme, attelage, élevage extensif…).
Une race en transition :
Aujourd’hui, le Trait Biélorusse reste une race emblématique de l’agriculture traditionnelle biélorusse, tout en étant confrontée au défi de se réinventer. L’intérêt croissant pour les races rustiques, les alternatives écologiques au tracteur, et le patrimoine hippologique local pourraient permettre une renaissance progressive de cette race dans les années à venir.
Le Trait Biélorusse est reconnu pour son tempérament calme, sa docilité naturelle et sa grande facilité de manipulation, même par des personnes peu expérimentées.
Issu d’une sélection orientée vers le travail en traction et l’usage dans des contextes agricoles collectifs, il a été spécifiquement choisi pour sa fiabilité, sa patience et son équilibre mental.
Il montre une bonne capacité d’apprentissage et une coopération volontaire, ce qui le rend adapté aussi bien à des usages traditionnels (labour, attelage) qu’à des activités plus récentes comme le tourisme rural ou les démonstrations en milieu éducatif.
Ce cheval supporte bien le travail en groupe, garde un comportement stable dans des environnements variés et fait preuve d’une grande tolérance au stress, même dans des situations bruyantes ou imprévisibles. Il est également apprécié pour sa relation calme avec les autres animaux, y compris les bovins ou les chiens
Le Trait Biélorusse est principalement élevé en Biélorussie, dans les régions de plaine à forte activité agricole. Les principaux centres d’élevage se trouvent dans les oblasts (provinces) suivants :
- Minsk : région centrale, historiquement le cœur de la sélection organisée
- Gomel : au sud-est, zone d’élevage intensif avec de grands haras collectifs
- Moguilev et Vitebsk : régions du nord-est, connues pour la qualité des juments de travail
- Brest : à l’ouest, proche de la frontière polonaise, avec des échanges historiques
- Grodno : plus marginalement, quelques élevages familiaux
L’élevage du Trait Biélorusse s’effectue majoritairement dans des exploitations rurales mixtes, des centres de reproduction d’État et des haras collectifs issus de la période soviétique.
Il existe également des programmes de conservation gérés par l’Association d’État biélorusse de sélection animale, visant à maintenir la diversité génétique et à éviter la consanguinité.
La race est parfois exportée ou utilisée dans des programmes de croisement dans les pays voisins comme la Russie, l’Ukraine, ou les Pays baltes, mais reste très localisée sur le territoire biélorusse.
Le Trait Biélorusse fait face à des défis importants liés à la mécanisation croissante de l’agriculture et à la baisse de la demande en chevaux de travail. Comme beaucoup de races de trait, il a vu ses effectifs diminuer depuis la fin de l’ère soviétique.
Cependant, plusieurs tendances récentes laissent entrevoir des perspectives encourageantes.
D’une part, la race bénéficie d’un soutien institutionnel, notamment à travers des programmes de conservation gérés par l’État biélorusse et des organisations agricoles locales. D’autre part, sa robustesse, sa docilité et sa capacité d’adaptation en font une candidature sérieuse pour des projets d’éco-tourisme, de traction animale durable, ou encore de production éthique de viande équine.
On observe également un regain d’intérêt pour le Trait Biélorusse dans certaines fermes pédagogiques, ainsi que chez des particuliers à la recherche de chevaux rustiques pour l’attelage de loisir ou les démonstrations historiques.
À long terme, la pérennité de la race dépendra de sa capacité à se diversifier dans ses usages, de la valorisation de ses qualités génétiques, et de stratégies de communication permettant de mieux la faire connaître hors des frontières biélorusses.
Le Trait Biélorusse est globalement une race robuste et rustique, sélectionnée pour sa résistance aux maladies et sa capacité à évoluer dans des conditions climatiques difficiles (froid, humidité, terrains lourds).
Grâce à une ossature forte, des sabots bien formés et une musculature dense, il présente peu de fragilités orthopédiques ou locomotrices dans des conditions normales d’élevage.
Néanmoins, comme beaucoup de chevaux de trait lourds, il peut être prédisposé à certaines affections si mal entretenu, notamment :
- Surpoids et problèmes articulaires (arthrose, surcharge) en cas d’alimentation trop riche sans activité suffisante
- Dermites estivales ou irritations cutanées dans les zones humides, surtout sous les fanons
- Lymphangites occasionnelles liées à l’immobilité ou à une circulation veineuse lente
- Rarement, des tares héréditaires mineures peuvent apparaître si la consanguinité n’est pas maîtrisée
Les programmes d’élevage surveillent activement ces risques à travers une gestion rigoureuse de la reproduction, des tests vétérinaires réguliers et des contrôles morphologiques.