Jument et son poulain, Bosniens, robe bai avec pangaré. - Photo : MilanK Kralj
Poids : 250 – 300 kg
Taille : 130 – 142 cm
Tête d'un Bosnien de robe noire, devant la croupe d'un autre cheval de robe bai clair. - Photo : bs:Korisnik:Agan
Le Bosnien, ou cheval de montagne bosniaque (bosanski brdski konj), est une race autochtone des régions montagneuses des Balkans, principalement en Bosnie-Herzégovine.
Il trouve ses origines dans des populations équines anciennes, probablement influencées par le Tarpan, le cheval de Przewalski, et plus tard par des chevaux orientaux sous l’Empire ottoman.
Sélectionné dès le début du XXe siècle par les autorités austro-hongroises, puis par la Yougoslavie, ce cheval rustique a évolué dans un environnement rude, sur des plateaux et massifs rocheux, développant endurance, sobriété et sûreté de pied.
Il est aujourd’hui reconnu comme l’un des symboles de la culture rurale montagnarde des Balkans.
Le Bosnien est considéré comme l’une des races les plus anciennes des Balkans, issue de populations primitives et autochtones adaptées aux environnements montagneux extrêmes.
Il possède une diversité génétique élevée, malgré un goulet d’étranglement historique lié aux conflits récents. Cette richesse génétique est précieuse pour :
- la résilience en conditions difficiles,
- la longévité et la fertilité naturelle,
- la robustesse osseuse et la qualité du pied,
- l’endurance sans sélection artificielle intensive.
Son patrimoine génétique présente des gènes communs avec le cheval Arabe (RALB, INHBB), mais aucune trace d’introgression du Pur-sang, ce qui en fait une base stable pour les programmes de croisement rustique ou la conservation de la variabilité équine régionale.
Le Bosnien est également utilisé dans la production de mules par croisement avec l’âne, et ses lignées ont été intégrées à des programmes de préservation en Europe, notamment en Allemagne.
Origines Anciennes :
Le Bosnien, ou bosanski brdski konj, est l’un des plus anciens chevaux des Balkans. Il descend probablement de populations équines primitives, avec une influence supposée du Tarpan, du cheval de Przewalski, et plus tard du cheval oriental introduit durant la domination ottomane.
Il est étroitement lié aux chevaux de montagne indigènes de la région, comme le Huçul, le Konik, ou l'Albanais. Son modèle rustique s’est formé naturellement au fil des siècles dans les massifs montagneux de Bosnie, d’Herzégovine et de Serbie.
Époque Austro-Hongroise:
À partir de la fin du XIXe siècle, l’administration austro-hongroise impose une sélection rigoureuse :
- Courses d’endurance pour tester la robustesse
- Sélection d’un type de bât rustique
- Création du haras militaire de Borike en 1893
Ces efforts visent à uniformiser le type et à préserver les qualités du cheval de montagne traditionnel, tout en écartant les croisements avec des chevaux orientaux trop légers.
Sous la Yougoslavie:
En 1929, la race est officiellement reconnue par le gouvernement yougoslave.
Trois étalons fondateurs, Miško, Barut et Agan, marquent le début d’un programme de sélection strict. Tout croisement extérieur est interdit dès 1933.
Pendant plusieurs décennies, le Bosnien est massivement utilisé pour le transport, le travail agricole et militaire, surtout dans les zones reculées. L’élevage reste sous contrôle étatique, les juments appartenant aux paysans et les étalons à l’État.
Crise des années 1990 :
La guerre de Bosnie-Herzégovine (1992–1995) frappe violemment la race.
Plus de la moitié du cheptel disparaît, les programmes de sélection sont interrompus, et de nombreux croisements non contrôlés ont lieu dans le chaos.
En 2002, il reste environ 7 000 chevaux, dont 70 % sont encore du type montagnard.
Renaissance et Conservation :
Depuis les années 2000, plusieurs efforts de conservation génétique sont entrepris :
- Suivi des lignées fondatrices (notamment Miško, encore très présente)
- Réintroduction dans des environnements semi-naturels (ex. : Allemagne)
- Études scientifiques sur la diversité génétique et la biochimie sanguine
- Projet de stud-book transfrontalier pour harmoniser l’élevage entre Bosnie, Serbie, Slovénie, Croatie, etc.
Le Bosnien est réputé pour son tempérament docile, sa grande sobriété et sa capacité d’adaptation à des conditions de vie extrêmes. C’est un cheval calme, intelligent et volontaire, capable de travailler de longues heures sans fatigue excessive.
Sa rusticité mentale est à la hauteur de sa constitution physique : il supporte très bien la vie en extérieur, même en montagne, et ne manifeste généralement ni agressivité ni nervosité.
Bien que doux et maniable, le Bosnien n’est pas dénué de personnalité : certains individus peuvent se montrer affirmés, notamment les étalons. Il reste cependant facile à manipuler, ce qui en fait un excellent compagnon pour des activités utilitaires, mais aussi pour des loisirs encadrés.
Enfin, son comportement est façonné par des siècles de sélection naturelle et humaine dans des zones reculées : endurance mentale, résilience, capacité à travailler en terrain difficile sont au cœur de son caractère.
Le Bosnien est élevé principalement dans les régions montagneuses et rurales des Balkans, avec une concentration historique en :
- Bosnie-Herzégovine : cœur de la race, notamment autour des plateaux de Romanija et du haras de Borike, à proximité de Rogatica. Des troupeaux semi-sauvages vivent encore dans les régions de Livno et Čapljina.
- Serbie : présent surtout dans l’Est et le Sud-Est du pays (montagnes de Suva Planina, Vlasina, et plateau de Pešter). La race y est classée en danger d’extinction, mais fait l’objet de programmes de protection.
- Macédoine du Nord : des chevaux de type similaire y sont recensés dans les zones montagneuses centrales, avec un environnement très rigoureux.
- Croatie et Slovénie : petits noyaux conservés dans des régions forestières (ex. : Gorski Kotar, Planido).
- Allemagne : quelques individus ont été exportés pour la conservation, notamment vers des réserves naturelles.
En 2019, un projet de programme d’élevage commun transfrontalier a été proposé entre plusieurs pays : Bosnie-Herzégovine, Serbie, Slovénie, Croatie, Monténégro, Macédoine du Nord, Albanie, Bulgarie, Grèce et Turquie.
La race Bosnien fait aujourd’hui l’objet d’une attention croissante en raison de son patrimoine génétique unique et de son adaptabilité exceptionnelle aux environnements difficiles.
Plusieurs tendances et projets dessinent des perspectives encourageantes :
- Programmes de conservation renforcés en Bosnie-Herzégovine et en Serbie, incluant le suivi des lignées et la préservation des haras historiques comme Borike.
- Proposition d’un stud-book transfrontalier associant plusieurs pays des Balkans pour favoriser une gestion commune et durable de la race.
- Utilisation croissante en écopâturage, tourisme équestre et randonnées montagnardes, en valorisant ses qualités de sobriété et de rusticité.
- Intérêt de la communauté scientifique pour ses caractéristiques génétiques, notamment pour la sélection d’animaux robustes et rustiques.
- Réintroduction contrôlée dans des espaces semi-naturels ou protégés (comme en Allemagne) pour maintenir la diversité équine européenne.
Cependant, des menaces subsistent : déclin des effectifs dans certaines régions, croisement non contrôlé, désintérêt économique. Le soutien institutionnel et la valorisation culturelle de cette race seront déterminants pour son avenir.
Le Bosnien est reconnu pour sa robustesse générale et sa très bonne longévité. Il est bien adapté à une vie en extérieur, même en climat rigoureux, et ne nécessite que peu de soins spécifiques. Sa sobriété alimentaire et sa capacité à rester en bonne santé avec des ressources limitées en font un cheval économique à entretenir.
Cependant, certaines prédispositions génétiques ou problèmes de santé ciblés ont été identifiés dans les études vétérinaires, notamment :
- une sensibilité à l’hyperkératose de la peau (épaississement anormal de l’épiderme),
- des cas d’hyperplasie du tissu conjonctif et cartilagineux au niveau des articulations, en particulier métatarsiennes,
- une certaine fréquence de "jarrets de vache" (déviation des postérieurs), souvent tolérée mais à surveiller en sélection.
Les analyses hématologiques menées sur le cheptel du haras de Borike montrent des paramètres sanguins stables et sains, avec des différences plus marquées entre mâles et femelles qu’entre individus jeunes ou âgés.
Aucun cas d’introgression du Pur-sang anglais n’a été détecté, ce qui permet de maintenir un patrimoine génétique propre et sain, mais un suivi régulier reste indispensable pour éviter une dérive génétique due au rétrécissement des lignées.
Allure naturelle, souple et économique, adoptée spontanément sur les terrains escarpés. Le trot du Bosnien est réputé pour sa régularité, sa stabilité et sa sûreté de pied, même sur des sentiers accidentés.
L’amplitude est modérée, mais l’allure reste fluide et efficace, ce qui en fait une qualité précieuse pour le bât ou les longues randonnées.
Né le 01/01/1928
L’un des trois étalons fondateurs de la race Bosnien, introduit au haras de Borike en 1932.
Miško est reconnu pour son modèle raffiné, sa constitution solide et sa capacité à transmettre des qualités équilibrées.
Aujourd’hui, sa lignée est la plus représentée parmi les chevaux Bosniens de race pure.