Trait de Croatie gris - Photo : Fraxinus Croat
Poids : 625 – 750 kg
Taille : 160 – 165 cm
Le Trait de Croatie est une race équine originaire des régions du nord de la Croatie, notamment Medimurje, Posavina, Podravina et certaines parties de la Slavonie.
Elle s’est développée au XIXe siècle par croisement de chevaux locaux avec diverses races européennes de trait importées, telles que le Percheron, le Noriker, l’Ardennais et le Trait belge.
Cette origine géographique est liée aux besoins agricoles et forestiers de ces régions, avec un élevage orienté vers la robustesse, la rusticité et la polyvalence, notamment pour les travaux de traction et, plus récemment, pour la production de viande.
Le Trait de Croatie joue un rôle important dans le patrimoine génétique équin des Balkans. Issu de croisements entre plusieurs races européennes de trait (notamment le Percheron, le Noriker, l’Ardennais et le Trait belge), il a permis de créer une lignée adaptée aux conditions agricoles locales, tout en conservant une bonne rusticité et une forte capacité de traction.
Sur le plan génétique, cette race constitue un réservoir de diversité utile pour le maintien des caractères de sobriété, robustesse, et adaptation aux terrains difficiles. Elle a aussi servi de base à la création ou au renforcement d'autres races locales comme le Posavina ou le Murinsulaner.
En outre, des études de caractérisation génétique (notamment par l’Université de Zagreb et Wageningen) montrent que le Trait de Croatie présente des spécificités distinctes, justifiant sa préservation en tant que race autonome.
Le Trait de Croatie (hrvatski hladnokrvnjak) trouve ses origines au début du XIXe siècle, lorsque les premières formes d’organisation de l’élevage équin apparaissent dans les régions de Međimurje, Posavina, Podravina et certaines parties de la Slavonie. Ces zones rurales, marquées par l’activité agricole et forestière, avaient besoin de chevaux puissants et endurants pour les travaux de traction.
Au début du XXe siècle, les éleveurs ont entrepris des croisements avec des races de trait européennes reconnues pour leurs qualités physiques, notamment le Percheron, le Noriker, l’Ardennais, le Trait belge, ainsi que des chevaux d’origine hongroise. Ce travail de sélection a progressivement permis de stabiliser un type adapté aux conditions locales : robuste, sobre et polyvalent.
La race est longtemps restée sans reconnaissance officielle. Ce n’est qu’en 1994 que le stud-book a été ouvert, sous l’impulsion d’organisations d’éleveurs.
Entre 1999 et 2011, le Trait de Croatie a connu une croissance significative de ses effectifs, passant d’un peu plus de 1 000 individus à plus de 6 000. Cette expansion s’explique par la valorisation de la race pour la production de viande et par une gestion plus rigoureuse de l’élevage.
En 2005, une étude génétique menée dans le cadre de la conservation des races locales croates a confirmé que le Trait de Croatie constitue une race distincte, aux côtés du Posavina et du Murinsulaner. Il est génétiquement plus proche de ce dernier.
Aujourd’hui, bien que menacé selon certaines bases de données (notamment DAD-IS, qui le classe « en danger » en 2018), le Trait de Croatie bénéficie de programmes de conservation et reste fortement ancré dans le paysage rural croate.
Le Trait de Croatie est réputé pour son tempérament calme, sa docilité et sa sobriété. Sélectionné avant tout pour le travail agricole et le débardage, il a conservé un caractère posé et fiable, essentiel pour évoluer dans des environnements parfois exigeants, comme les forêts ou les petits exploitations rurales.
Cette race est également appréciée pour sa facilité de manipulation, même par des éleveurs peu expérimentés, ce qui en fait un cheval rustique et accessible, bien adapté aux méthodes d’élevage traditionnelles.
On observe généralement :
- Une grande patience,
- Une résistance au stress,
- Une bonne aptitude au travail régulier,
- Et un caractère stable, sans excès d’énergie.
Son comportement est particulièrement adapté à une vie en petit troupeau, sous surveillance humaine constante, comme c’est encore le cas dans les zones rurales de Croatie.
L’élevage du Trait de Croatie est principalement concentré dans le nord et l’est de la Croatie, notamment dans les régions historiques suivantes :
- Međimurje
- Posavina
- Podravina
- Slavonie
Ces zones, situées le long de la Save et de la Drave, offrent des conditions propices à l’élevage extensif : pâturages humides, plaines fertiles, et forêts accessibles pour le débardage.
La race est également présente dans d'autres pays voisins, en particulier :
- Slovénie, avec environ 1 000 juments et 150 étalons recensés
- D’autres régions limitrophes des Balkans, où son utilisation reste marginale
Ce cheval rustique est souvent élevé en petits troupeaux familiaux, sur des surfaces réduites et sous surveillance constante, selon un mode d’élevage traditionnel encore bien vivant dans ces régions.
Les perspectives d’avenir du Trait de Croatie sont contrastées.
D’un côté, la race connaît une bonne implantation nationale, avec environ 7 000 individus recensés en 2016, ce qui en fait la race chevaline la plus présente en Croatie. Elle bénéficie depuis 2006 d’un programme de conservation in situ, soutenu par les institutions locales et les éleveurs.
Cependant, plusieurs facteurs de fragilité subsistent :
- Une utilisation orientée principalement vers la production de viande, ce qui limite la diversité fonctionnelle de l’élevage
- Un élevage souvent restreint à de petites exploitations familiales, avec peu de renouvellement des générations d’éleveurs
- Un statut jugé "en danger d’extinction" par la base DAD-IS en 2018, malgré une reconnaissance non-menacée par d’autres institutions (ex. FAO)
Pour assurer sa pérennité, des efforts de valorisation sont nécessaires :
- Développer des usages alternatifs (traction forestière, agrotourisme, valorisation des produits laitiers ou carnés)
- Renforcer la sélection génétique structurée et la promotion des qualités de rusticité et de sobriété
- Intégrer cette race dans des programmes européens de préservation des races locales
L’avenir du Trait de Croatie dépendra donc de la volonté collective de le maintenir comme un élément vivant du patrimoine rural croate.
Le Trait de Croatie est globalement considéré comme une race robuste et rustique, bien adaptée aux conditions climatiques variées et aux pâturages modestes des régions rurales croates. Cette rusticité est le fruit d’une sélection naturelle et fonctionnelle, menée au sein de petits élevages familiaux, souvent en conditions semi-extensives.
À ce jour, aucune prédisposition génétique majeure ou maladie héréditaire spécifique n’a été largement rapportée dans la littérature scientifique ou les bases de données officielles (DAD-IS, études vétérinaires locales).
Cependant, comme pour de nombreuses races de trait :
- Une surconsommation énergétique (liée à une alimentation mal adaptée) peut conduire à des problèmes métaboliques (fourbure, surcharge pondérale).
- Une absence d’exercice suffisant peut affecter le système locomoteur, notamment chez les chevaux utilisés uniquement pour la viande.
- La sélection orientée vers la masse musculaire impose une surveillance vétérinaire rigoureuse pour éviter les dérives morphologiques ou les problèmes de reproduction.
Les chevaux sont généralement suivis de près dans le cadre des programmes de conservation, et bénéficient d’un encadrement vétérinaire régulier, notamment pour les reproducteurs inscrits au stud-book.