Un groupe de poneys des îles Féroé. - Photo : Maria Joensen - Faroe Islands
Poids : 250 – 300 kg
Taille : 115 – 125 cm
Le poney féroïen bai Grani 1 en pelage d'hiver, en 2006, à l'âge de 19 ans. - Photo : Klara Christiansen - Faroe Islands
Le poney est présent aux Îles Féroé depuis plus de 1 000 ans, probablement introduit par les colons vikings à partir du IXᵉ siècle.
Il descendrait de petits chevaux scandinaves (comme les poneys norvégiens ou islandais), eux-mêmes issus des chevaux celtiques et nordiques anciens.
La race s’est adaptée naturellement aux conditions extrêmes de l’archipel : vents forts, terrains accidentés, climat humide.
Cette sélection naturelle a forgé un poney rustique, résistant et frugal, capable de vivre en liberté toute l’année.
L’insularité des Féroé a permis une évolution isolée, avec très peu d’introduction de sang étranger.
Des études génétiques récentes confirment une diversité limitée, mais unique, justifiant sa reconnaissance comme race distincte.
Le poney féroïen est l’une des plus anciennes races nordiques, restée génétiquement isolée pendant des siècles dans l’archipel.
Il conserve des caractères originels disparus ou fortement altérés chez d'autres races nordiques ou celtiques (comme l’Islandais ou le Shetland).
Génétiquement, il représente un exemple rare de sélection naturelle en climat subarctique humide, avec :
- Tolérance au froid et à l’humidité,
- Métabolisme économe (frugalité),
- Sabots naturellement résistants,
- Forte longévité et fertilité.
Malgré une bottleneck génétique (forte réduction du pool dans les années 1970), les poneys féroïens conservent des lignées distinctes.
Ils représentent un réservoir génétique utile pour la recherche sur la conservation animale, la résilience environnementale et la rusticité.
Reconnu par NordGen (Nordic Genetic Resource Center) comme une ressource génétique prioritaire à conserver.
Il est inclus dans les programmes nordiques de cryoconservation (semence, ADN) en vue d’assurer sa pérennité et utilisation future.
Le Poney des Îles Féroé est une ressource génétique unique et irremplaçable : pour la diversité équine nord-européenne, pour les études sur l’adaptation climatique, Et comme modèle de rusticité et de sobriété alimentaire.
Le Poney des Îles Féroé possède une histoire millénaire, étroitement liée à celle de l’archipel et de ses habitants. C’est une des plus anciennes races équines nordiques, façonnée par l’isolement géographique et les conditions climatiques rigoureuses.
Introduit vers le IXᵉ siècle par les colons vikings.
Il descendrait de petits chevaux celtiques et scandinaves (notamment ceux des îles Shetland, de Norvège ou d’Islande).
Il s’est adapté à la vie insulaire : climat rude, terrains escarpés, alimentation frugale.
Le poney était omniprésent dans l’agriculture féroïenne jusqu’au début du XXᵉ siècle.
Au XIXᵉ siècle, plusieurs centaines de poneys furent exportés en Angleterre pour travailler dans les mines de charbon.
Au XXᵉ siècle, l’arrivée de la mécanisation entraîne un fort recul des effectifs. Le poney est peu à peu abandonné.
Vers 1960-70, la race est quasiment éteinte : il ne reste que 5 étalons reproducteurs.
En 1978, création de l’association Felagið Føroysk Ross pour préserver la race.
Mise en place d’un stud-book, suivi des lignées, encadrement des naissances, lutte contre la consanguinité.
À partir des années 2000 :
Analyses ADN et prélèvements génétiques,
Programmes de cryoconservation (semence et tissu),
Création de Føroya Fongur (base de données en ligne, 2018),
Partenariat avec NordGen (centre nordique des ressources génétiques).
En 2020, on compte moins de 100 poneys, mais la population est en croissance lente.
Le Poney des Îles Féroé est reconnu pour son tempérament équilibré, hérité d’une longue évolution en liberté dans des conditions climatiques difficiles.
Son comportement reflète à la fois sa rusticité, son intelligence et sa proximité avec l’humain.
- Calme et posé : peu nerveux, il supporte bien les environnements bruyants ou imprévus.
- Rustique et autonome : habitué à vivre en liberté ou semi-liberté, il développe un bon sens de l’orientation et de la survie.
- Sobre et endurant, habitué à des conditions de vie simples.
- Très proche de l’humain, lorsque éduqué avec douceur.
- Coopératif, souvent utilisé pour l’équitation des enfants ou dans des contextes pédagogiques.
- Curieux, intelligent et habituellement capable d’initiatives (peut ouvrir une barrière ou anticiper une routine).
- Vécu longtemps en troupeaux libres : il a un sens social très développé.
- Hiérarchie stable, comportement grégaire marqué, idéal pour les élevages en liberté.
- Peu agressif, même entre mâles, s’il y a assez d’espace.
- Polyvalent : convient pour la randonnée, l’attelage léger, les activités éducatives ou même la médiation animale.
- Bonne capacité d’apprentissage.
- S’adapte bien aux nouveaux environnements, malgré son insularité d’origine.
L’ensemble des 18 îles de l’archipel abrite des poneys féroïens, mais l’élevage est concentré sur les plus grandes îles :
- Streymoy (île principale, capitale Tórshavn),
- Eysturoy (deuxième plus grande),
- Vágar (où se trouve l’aéroport),
- Saudoy et Suðuroy (plus au sud).
Les élevages sont souvent familiaux ou associatifs, avec un nombre limité de juments reproductrices et d’étalons sélectionnés.
L’association Felagið Føroysk Ross supervise l’élevage et la reproduction dans un but de préservation génétique.
Il existe des petits haras dédiés à la reproduction, notamment sur Streymoy, avec des poneys souvent élevés en semi-liberté.
La race du Poney des Îles Féroé est aujourd’hui extrêmement rare, mais bénéficie d’une prise de conscience croissante à la fois locale et internationale.
Voici les principales perspectives à court et long terme.
- La race a frôlé l’extinction dans les années 1960-1970 (moins de 5 étalons restants).
Depuis les années 2000, des efforts soutenus ont permis :
- La création d’un stud-book officiel (depuis 1978),
- La mise en place de programmes de reproduction contrôlés,
- Le lancement du système numérique “Føroya Fongur” (2018),
- La cryoconservation d’ADN et de semence.
Objectif actuel : augmenter la population tout en évitant la consanguinité.
Le poney est désormais reconnu comme symbole culturel féroïen. Il est intégré à des programmes pédagogiques, touristiques et environnementaux (équitation douce, événements culturels, élevage écologique). Il pourrait à terme bénéficier d’un statut protégé au niveau européen.
Enjeu : Renforcer la fierté nationale et le rôle utilitaire local.
La population totale reste inférieure à 100 individus reproducteurs.
Risques persistants :
- Faible diversité génétique,
- Manque de moyens financiers,
- Pression foncière et changements d’usage des terres agricoles,
- Faible intérêt commercial.
- La race reste classée comme gravement menacée.
Le Poney des Îles Féroé est réputé pour sa robustesse naturelle et sa résistance exceptionnelle aux conditions climatiques rudes de son archipel natal. Sa santé est généralement excellente, avec peu de pathologies spécifiques. Résistance remarquable au froid, à l’humidité et au vent, héritée de siècles de vie en plein air. Il peut vivre toute l’année en semi-liberté, même dans un climat atlantique subarctique.
Excellente longévité : certains poneys dépassent les 30 ans.
Peu sujet aux maladies génétiques connues, grâce à une sélection naturelle très stricte.
Sensible, comme tous les équidés nordiques, à :
- La suralimentation (risque de fourbure si nourri trop richement),
- Le manque d’exercice en captivité.