Roumain (Trait)

Caractéristiques générales

Région d’origine

Continent : Europe

Pays : Roumanie

Mensurations

Poids : 500 – 700 kg

Taille : 155 – 165 cm

Robes

  • Alezan : Poils fauves à rouges, crins assortis mais sans noir.
  • Noir : Poils et crins entièrement noirs, peau sombre.
  • Bai : Corps fauve, crins noirs, extrémités souvent noires.
  • Gris : Il naît sombre, s’éclaircit avec le temps jusqu’à devenir gris puis blanc.
  • Rouan : Mélange fixe de poils blancs avec la robe de base, ne s'éclaircit pas.

Disciplines et aptitudes

  • Attelage
  • Travail du bétail
  • Spectacle équestre
  • Trait

Stud-book

Site officiel →

Nom : Registrul genealogic al rasei Cal de Tracțiune Românesc Création : 2002

Origine

Le Cheval Roumain de Trait est une création relativement récente, développée au XXᵉ siècle pour répondre aux besoins agricoles et forestiers d’un pays encore largement rural.


Bases locales : chevaux roumains autochtones de type demi-sang et montagnard, réputés pour leur rusticité, leur endurance et leur capacité d’adaptation aux reliefs de Transylvanie et de Moldavie.


Apports étrangers :

  • Ardennais (Belgique/France) → masse, force de traction, endurance.
  • Percheron (France) → puissance, régularité des allures, rusticité.
  • Nonius (Hongrie, région voisine) → format intermédiaire, solidité et sobriété alimentaire.

Objectif de sélection : créer un cheval lourd, massif, résistant, capable de remplacer la force mécanique inexistante ou rare dans de nombreuses exploitations rurales roumaines jusque dans les années 1970–1980.


Zones d’élevage principales : la Transylvanie (46.7712° N, 23.6236° E) et la Moldavie roumaine, où l’utilisation pour le travail agricole et forestier était la plus importante.


Le Roumain de Trait incarne ainsi la volonté de la Roumanie de disposer d’un cheval de traction national, adapté à ses reliefs, à son climat et à ses besoins traditionnels.



Zone d'élevage

Le Roumain de Trait est surtout élevé dans les régions agricoles et forestières de Roumanie, avec des noyaux principaux en Transylvanie et en Moldavie.


Principales zones d’élevage :

Transylvanie – Cluj-Napoca (centre de la région)

  • Zone agricole et forestière importante.

Moldavie – Iași

  • Région agricole traditionnelle, élevage encore présent.

Brasov (Carpates centrales)

  • Région forestière où le cheval de trait reste utilisé au débardage.

Suceava (Bucovine, nord-est)

  • Élevage en lien avec l’exploitation forestière des Carpates.

Haras de Rădăuți (Bucovine)

  • L’un des centres nationaux d’élevage roumain, qui a contribué au développement de plusieurs races, dont le Trait.

L’élevage se concentre donc dans les zones rurales de l’Est et du Centre de la Roumanie, où la mécanisation est arrivée plus tardivement et où la traction animale reste valorisée, surtout en sylviculture.




Morphologie & traits physiques

Icône Encolure
Encolure
Courte à moyenne, épaisse et musclée, bien greffée sur les épaules.
Icône Sabot
Sabot
Larges, solides.
Icône Tête
Tête
Large, parfois un peu lourde, au profil rectiligne ou légèrement busqué.
Icône Oreilles
Oreilles
Oreilles moyennes.
Icône Yeux
Yeux
Yeux expressifs.
Icône Poitrail
Poitrail
Très large et profond.
Icône Garrot
Garrot
Peu saillant, fondu dans la ligne du dos.
Icône Dos
Dos
Court et solide, fortement musclé.
Icône Croupe
Croupe
Large, arrondie et très musclée, avec une bonne inclinaison pour la force de traction.
Icône Membres antérieurs
Membres antérieurs
Courts, massifs.
Icône Membres postérieurs
Membres postérieurs
Courts, massifs.
Icône Articulations
Articulations
Articulations larges et bien marquées.
Icône Silhouette globale
Silhouette globale
De type lourd et puissant.

Importance génétique

Race nationale lourde : c’est le principal cheval de trait lourd roumain, symbole de l’agriculture traditionnelle et de la sylviculture en Transylvanie et en Moldavie.


Synthèse génétique : issu de croisements entre chevaux locaux rustiques et races de trait européennes (Ardennais, Percheron, Nonius), il constitue une combinaison unique adaptée au climat et aux sols de Roumanie.


Patrimoine zootechnique : il représente un réservoir de gènes de rusticité et de puissance, précieux à une époque où de nombreuses races lourdes européennes voient leurs effectifs décliner.


Utilité en croisement : il a été utilisé pour améliorer ou renforcer des chevaux de travail régionaux, apportant masse musculaire et résistance.


Statut actuel : la race est menacée par la mécanisation agricole et par la diminution du nombre d’éleveurs ; son maintien repose sur un petit noyau reproducteur encadré par l’ANZ.


Valeur culturelle : au-delà de son rôle agricole, il incarne une part de l’identité rurale et culturelle roumaine, encore visible dans les campagnes et fêtes traditionnelles.


L’importance génétique du Roumain de Trait est donc double : scientifique (réservoir de gènes adaptés aux conditions rudes) et patrimoniale (témoignage vivant d’une culture paysanne encore présente).




Histoire

Avant le XXᵉ siècle – Les bases locales

  • La Roumanie possédait de nombreux chevaux autochtones utilisés pour l’agriculture et la guerre. En Transylvanie et en Moldavie, les paysans se servaient de chevaux rustiques, endurants mais trop légers pour les besoins croissants de traction lourde.

Fin XIXᵉ – début XXᵉ siècle – Premiers croisements

  • Face à la modernisation de l’agriculture et à la demande croissante de force animale, les éleveurs roumains commencent à importer des Ardennais et des Percherons, chevaux lourds réputés, ainsi que des Nonius de Hongrie, plus compacts.

Entre-deux-guerres (1918-1939)

  • Les programmes de croisement se structurent dans les haras nationaux, notamment à Rădăuți (Bucovine). L’objectif est de combiner la rusticité locale avec la puissance des chevaux lourds d’Europe de l’Ouest.

Période socialiste (1947-1989)

  • L’État met en place des programmes centralisés de sélection, visant à fixer le Cheval Roumain de Trait comme race nationale lourde.
  • Utilisation massive dans l’agriculture collective et le transport rural.
  • Constitution de noyaux reproducteurs dans plusieurs haras d’État (notamment Rădăuți et Suceava).

Après 1990 – Déclin rapide

  • Avec la mécanisation accélérée de l’agriculture et l’ouverture aux importations, les effectifs chutent fortement. Le cheval de trait devient moins nécessaire, et certains élevages se tournent vers la production de viande.

Depuis 2000 – Reconnaissance officielle et sauvegarde

  • Mise en place du stud-book officiel (2002) géré par l’ANZ.
  • Programmes de conservation visant à maintenir un noyau génétique viable.
  • Utilisation réorientée vers le débardage écologique en forêt et la valorisation culturelle dans les festivals ruraux.

L’histoire du Roumain de Trait reflète la transition d’un cheval indispensable à la survie paysanne au XIXᵉ et XXᵉ siècle, vers une race aujourd’hui patrimoniale et en conservation, menacée, mais valorisée comme symbole identitaire de la Roumanie rurale.






Comportement & caractère

Tempérament calme : cheval docile et patient, apprécié pour sa facilité de manipulation dans les travaux agricoles.


Grande force de travail : volontaire et endurant, il peut travailler de longues heures sans signes de nervosité.


Sociabilité : généralement bien disposé envers l’homme, il a longtemps été élevé dans un cadre paysan, en contact direct et quotidien avec les familles rurales.


Fiabilité : réputé pour sa constance au travail, même dans des conditions difficiles (montagne, hiver rigoureux, terrains boueux).


Moins vif que les chevaux de selle ou de course, mais très fiable et prévisible, ce qui en fait un compagnon de travail sûr.


Instinct grégaire : comme beaucoup de chevaux de trait, il apprécie la vie en groupe et reste calme au sein d’un attelage.


Le Roumain de Trait est un cheval à la fois puissant et placide, idéalement conçu pour les travaux agricoles et forestiers, où la patience et la régularité importent plus que la vivacité.





Perspectives futures

Conservation et sauvegarde :

  • La race est menacée par la mécanisation agricole et la baisse du nombre d’éleveurs. Le maintien du Roumain de Trait dépend de programmes nationaux de sauvegarde et du travail de l’ANZ (Agenția Națională pentru Zootehnie).

Rôle patrimonial et culturel :

  • Le cheval garde une place importante dans les festivités rurales et comme symbole de la vie paysanne roumaine. Sa valorisation passe aussi par le tourisme rural et culturel.

Utilisation forestière :

  • Dans les Carpates, l’utilisation pour le débardage écologique pourrait redevenir un atout, face à la nécessité de limiter l’impact des engins lourds en forêt.

Diversification économique :

  • Attelage de loisir et de tradition : mise en valeur dans des événements touristiques et sportifs.
  • Production bouchère : encore pratiquée, mais en déclin.

Menaces :

  • Réduction des effectifs et du nombre de reproducteurs.
  • Vieillissement du cheptel, comme l’ont montré certaines études.
  • Concurrence des chevaux importés ou d’autres races plus spécialisées.

Les perspectives d’avenir du Roumain de Trait reposent donc sur :

  1. La mise en valeur de son rôle écologique (forêt, montagne).
  2. La préservation génétique via un noyau reproducteur encadré.
  3. La promotion culturelle et touristique pour en faire un emblème vivant de la Roumanie rurale.







Santé

Robustesse naturelle : issu de chevaux autochtones rustiques et de races lourdes réputées solides (Ardennais, Percheron, Nonius), le Roumain de Trait est globalement en bonne santé et bien adapté aux climats rigoureux (hivers froids, étés chauds).


Système locomoteur :

  • Bon aplomb et ossature forte, adaptés à la traction.
  • Comme beaucoup de chevaux de trait, peut être sujet à des problèmes articulaires (arthrose, usure des jarrets) s’il travaille longtemps sur sols durs.

Sabots : larges et solides, mais nécessitent un entretien régulier en cas de débardage sur terrains accidentés.


Tendances génétiques : peu de maladies spécifiques signalées, mais les effectifs réduits exposent à un risque de consanguinité, ce qui peut fragiliser la population si la diversité n’est pas préservée.


Appareil respiratoire et digestif : bonne capacité respiratoire, alimentation rustique bien tolérée (fourrages grossiers, peu de concentrés nécessaires).


Longévité : souvent 20 à 25 ans, avec une carrière de travail de 12 à 15 ans selon l’intensité de l’effort.


C’est une race rustique, endurante et résistante, mais qui doit être surveillée pour éviter la dérive génétique liée à la faiblesse des effectifs actuels.

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