Un cheval barbe alezan debout sur un terrain sablonneux - Alexander Kastler
Nom : Stud-book du Cheval Barbe
Site : https://www.ifce.fr/wp-content/uploads/2021/12/SIRE-R%C3%A8glement-stud-book-Barbe.pdf
Date de création : 1987
Le cheval Barbe est originaire du Maghreb, principalement du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie et de la Libye. Il est étroitement lié aux civilisations berbères nomades, qui l'ont élevé et sélectionné depuis l’Antiquité pour ses qualités de résistance, de sobriété et de mobilité sur de longues distances.
Adapté aux conditions arides et montagneuses d’Afrique du Nord, le Barbe a été façonné par une sélection naturelle rigoureuse, sans apport de sang extérieur pendant des siècles.
Il a joué un rôle central dans les conflits militaires, les épopées caravanières et les traditions équestres locales (fantasia, élevage tribal). Il est aussi l’un des anciens fondements du cheval Arabe, et a fortement influencé plusieurs races européennes, notamment l’Andalou et le Lusitanien, via les croisements opérés pendant les périodes de conquêtes.
Le cheval Barbe possède une importance génétique majeure dans l’histoire des équidés. Il est à l’origine de plusieurs races renommées, notamment le cheval Arabe, l’Andalou, le Lusitanien ou encore certaines lignées du Pur-sang anglais.
Grâce à sa résistance naturelle, sa longévité, son mental équilibré et sa conformation solide, il a été utilisé pendant des siècles comme améliorateur génétique dans des programmes de sélection visant à renforcer :
– la rusticité,
– l’endurance,
– la sobriété alimentaire,
– et la polyvalence fonctionnelle des chevaux de selle ou de travail.
Son rôle est également essentiel dans la création du cheval Arabe-Barbe, croisement historique qui a combiné finesse et robustesse pour répondre aux besoins militaires et civils dans les pays du Maghreb et en France.
Le cheval Barbe est reconnu pour sa robustesse naturelle et sa résistance aux maladies, en particulier celles liées aux climats chauds et arides. Issu de générations élevées dans des environnements difficiles, il présente :
– une excellente rusticité,
– une résistance aux variations climatiques,
– et une bonne longévité.
À ce jour, aucune prédisposition génétique majeure n’a été identifiée comme spécifique à la race. Toutefois, comme tous les chevaux, il peut être sujet à des affections courantes telles que :
– les maladies parasitaires s’il est mal vermifugé,
– les problèmes dentaires liés à l’âge,
– ou des douleurs dorsales si la selle est inadaptée à sa morphologie plutôt droite.
Sa conformation solide limite les problèmes d’aplombs, et ses sabots secs et petits nécessitent peu d’entretien spécifique, à condition d’un bon suivi maréchal.
Le nom « Barbe » (français), « Barb » (anglais), ou « Barbary horse » vient des États barbaresques, la partie nord de l’Afrique (Maghreb) : ce terme géographique désignait toute monture provenant de cette région.
Les anciens Européens faisaient l’amalgame entre ce nom et Berbère (en référence aux peuples Imazighen), d’où les confusions autour de ses appellations.
Origines antiques et influences multiples :
Originaire du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie...). Les chevaux indigènes, nommés Equus numidicus dans l’Antiquité, se sont enrichis de lignées importantes via les Phéniciens, Grecs, Vandales et Arabes.
Il résulte de croisements entre chevaux d’Égypte, d’Asie centrale (Caspien/Turcoman) et du sud de la péninsule ibérique, selon plusieurs chercheurs.
Âge d’or sous l’époque musulmane :
Monture privilégiée des cavaleries berbères et mauresques pour la guerre, la chasse ou les razzias.
Exporté en Europe avec la conquête musulmane d’Al-Andalus dès le 8ᵉ siècle ; apprécié par les cours royales dès le Moyen Âge.
Période coloniale et déclin :
Inscrit au stud-book en Algérie dès le 19ᵉ siècle, il a emménagé dans les haras militaires français pour remonter les spahis, devenant plus trapu .
Sa valeur déclina après WWII, notamment au Maghreb, où il perdit du terrain face à la modernisation, l’industrialisation et la sélection plus esthétique .
Renaissance et reconnaissance moderne :
Dans les années 1970‑80, redécouvert : création de l’Organisation Mondiale du Cheval Barbe en 1987, réouverture de stud-books en Tunisie, Maroc (1914), puis en France (1989).
Aujourd’hui, race active au Maghreb et représentée en Europe, notamment en France
Le cheval Barbe est réputé pour son tempérament doux et proche de l’homme, hérité de siècles de sélection dans des environnements exigeants.
Malgré une vive intelligence et une grande sensibilité, il ne se montre ni peureux ni difficile.
Ce cheval sait faire preuve de sang-froid, de patience et d’une excellente adaptabilité, ce qui en fait une monture idéale pour :
– les cavaliers expérimentés cherchant une monture réactive mais posée,
– les activités de loisirs ou de médiation,
– ou encore les traditions culturelles comme la fantasia, où son calme sous la pression est essentiel.
Il possède également une certaine dose de fierté et d’indépendance, qui demande un cavalier respectueux et cohérent. Il n’est pas du genre soumis, mais coopère volontiers dès lors qu’on établit une relation de confiance.
Le cheval Barbe est principalement élevé dans le Maghreb, avec des foyers majeurs en :
– Maroc : régions de Fès-Meknès, Tadla, Chaouia, Marrakech-Safi,
– Algérie : zones de Tiaret, Batna, Biskra, Constantine,
– Tunisie : régions du Nord-Ouest et du Centre,
– Libye : régions rurales de l’ouest du pays.
En France, l’élevage est structuré autour de l’Association Française du Cheval Barbe (AFCB), avec des élevages localisés en Pays de la Loire, Occitanie, Nouvelle-Aquitaine, Bourgogne-Franche-Comté et Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Le Barbe est également élevé en Allemagne, Suisse, Belgique et dans plusieurs autres pays européens via des stud-books reconnus par l’OMCB (Organisation Mondiale du Cheval Barbe).
Le cheval Barbe connaît aujourd’hui un renouveau d’intérêt, aussi bien dans ses régions d’origine qu’en Europe.
Grâce à ses qualités naturelles de rusticité, de polyvalence et de tempérament proche de l’homme, il est de plus en plus recherché pour des usages alternatifs et durables, notamment :
– la randonnée longue distance,
– les activités de médiation équine (équithérapie),
– l’équitation d’extérieur,
– et les démonstrations culturelles comme la fantasia.
En France, les actions de l’AFCB et la reconnaissance officielle du stud-book favorisent une meilleure structuration de l’élevage et une diversification des débouchés.
Sur le plan international, le Barbe est soutenu par l’Organisation Mondiale du Cheval Barbe (OMCB), qui œuvre à la reconnaissance de son standard, à l’harmonisation des pratiques d’élevage et à la promotion de la race auprès du grand public.
Malgré une population encore modeste, les perspectives sont positives, à condition de poursuivre les efforts de sélection raisonnée, de préservation génétique et de valorisation économique.
Monture célèbre pour sa bravoure face à l’armée française, est resté dans les récits historiques.