Lokaï

Caractéristiques générales

Région d’origine

Continent : Asie

Pays : Tadjikistan

Mensurations

Poids : 350 – 420 kg

Taille : 142 – 150 cm

Robes

  • Alezan : Poils fauves à rouges, crins assortis mais sans noir.
  • Noir : Poils et crins entièrement noirs, peau sombre.
  • Bai : Corps fauve, crins noirs, extrémités souvent noires.
  • Gris : Il naît sombre, s’éclaircit avec le temps jusqu’à devenir gris puis blanc.
  • Isabelle / Dun : Corps délavé jaunâtre, crins foncés, présence de raie de mulet et zébrures.
  • Louvet : Rouan + poils noirs foncés (sooty mix), robe grise-noire grenée.

Disciplines et aptitudes

  • Endurance
  • Randonnée
  • Travail du bétail
  • Trait
  • Courses
  • Loisir
  • Cavalerie / Militaire

Stud-book

Nom : Pas de stud book

Origine

Le Lokaï est originaire des régions montagneuses du centre et du sud du Tadjikistan, notamment dans la province de Khatlon, où il est élevé depuis plusieurs siècles.


La race a été développée par la tribu ouzbèke Lokaï, qui a sélectionné ce cheval après sa migration depuis les rives de la mer d’Aral. Son développement repose sur des croisements entre les souches locales montagnardes et plusieurs races d’Asie centrale : Jomud, Karabaïr, chevaux turkmènes, Akhal-Teké, puis plus tard, des Arabes de Boukhara, des Pur-sangs et des Tersky.

Zone d'élevage

Le berceau : les régions montagneuses du Sud et du Centre du Tadjikistan

Le Lokaï trouve son origine dans les zones montagneuses du centre et du sud du Tadjikistan, où la race est traditionnellement élevée. Les régions les plus souvent citées incluent la province de Khatlon, au sud du pays, caractérisée par des reliefs escarpés et un climat chaud et sec.


Présence en Ouzbékistan

Le Lokaï est également trouvé dans certaines zones montagneuses de l’Ouzbékistan, notamment dans les régions proches de la frontière sud du pays. Cette présence est documentée mais la densité d’élevage reste nettement inférieure à celle du Tadjikistan.


Diffusion limitée mais stable

Malgré sa rusticité, la race ne s’est pas diffusée largement à l’international et reste majoritairement concentrée au Tadjikistan, où elle est encore couramment utilisée pour la selle, le bât et les sports traditionnels comme le kokpar.

Morphologie & traits physiques

Icône Encolure
Encolure
Plutôt longue.
Icône Tête
Tête
Profil rectiligne ou légèrement convexe.
Icône Corps
Corps
Corps robuste et trapu, tout en restant fin.
Icône Garrot
Garrot
Bien sorti.
Icône Dos
Dos
Court et droit.
Icône Membres antérieurs
Membres antérieurs
Propres, solides et bien musclés.
Icône Membres postérieurs
Membres postérieurs
Propres, solides et bien musclés.
Icône Ligne du dessus
Ligne du dessus
Dos court et droit, garrot bien sorti, croupe inclinée.
Icône Ossature
Ossature
Squelette plus lourd que celui des chevaux arabes.
Icône Musculature générale
Musculature générale
Bonne musculature, notamment au niveau des épaules et des jambes.
Icône Silhouette globale
Silhouette globale
Cheval robuste, trapu mais fin, de petite taille, agile et adapté aux terrains montagneux.

Importance génétique

Une race façonnée par la sélection en milieu montagneux

Le Lokaï représente un réservoir génétique unique parmi les chevaux d’Asie centrale, car il a été sélectionné pendant des siècles dans les zones montagneuses du Tadjikistan, entre 2 000 et 4 000 m d’altitude. Cette évolution dans un environnement difficile a permis de fixer des gènes de rusticité, d’agilité et d’endurance, particulièrement recherchés pour les chevaux de travail et de déplacement sur terrains accidentés.


Un héritage composite issu de nombreuses races orientales

La race résulte de croisements historiques entre les souches indigènes montagnardes et plusieurs lignées d’Asie centrale : Jomud, Karabaïr, Turkmènes, Akhal-Teké, ainsi que des apports plus récents en Arabe, Pur-sang et Tersky. Cette combinaison en fait un cheval génétiquement varié, doté d’une ossature plus lourde et d’une constitution plus robuste que les chevaux arabes voisins.


Un potentiel pour renforcer l’endurance et l’adaptation en altitude

Grâce à son agilité, son pied sûr et sa tolérance aux climats chauds et secs, le Lokaï constitue une ressource génétique intéressante pour améliorer les performances de chevaux utilisés en montagne, en randonnée longue distance ou pour le travail utilitaire dans les régions escarpées.


Un rôle dans la création du cheval de selle tadjik

Le Lokaï est également à l’origine du développement du type Tadjik, issu de croisements avec l’Arabe et le Pur-sang. Ce rôle en fait un maillon central de la génétique équine de la région.

Histoire

Origines anciennes et possiblement liées aux chevaux des Hittites

Les origines du Lokaï sont anciennes mais mal documentées. Certaines sources mentionnent qu’il pourrait être un lointain descendant des chevaux utilisés par les Hittites, introduits dans la région après la chute de leur empire vers 1200 av. n.è.


Un cheval montagnard du centre et du sud du Tadjikistan

La race est originaire des régions montagneuses du centre et du sud du Tadjikistan, où elle a été utilisée pendant des siècles pour la selle, le bât et le déplacement dans des zones difficiles. La sélection se concentrait sur la résistance, la sécurité de pied et l’agilité.


Sélection par la tribu ouzbèke Lokaï

Le développement moderne de la race est attribué à la tribu ouzbèke Lokaï, qui a migré depuis les rives de la mer d’Aral vers l’Est. Cette tribu a croisé les chevaux locaux avec divers chevaux d’Asie centrale pour renforcer leurs qualités fonctionnelles.


Des croisements multiples avec les races d’Asie centrale

La race s’est constituée à partir de multiples apports génétiques :

  • Jomud
  • Karabaïr
  • Chevaux turkmènes
  • Akhal-Teké

Puis plus tard :

  • Arabes de Boukhara
  • Pur-sangs
  • Tersky

Cette diversité explique la variabilité morphologique et la bonne ossature de la race.


Une race connue depuis le XVIᵉ siècle

Des sources indiquent que le Lokaï est mentionné dès le XVIᵉ siècle, ce qui confirme son ancienneté et sa présence de longue date dans les régions montagneuses tadjikes.


Le rôle particulier du Lokai dans les robes frisées (Curly)

Une découverte génétique notable :

Certains Lokaï possèdent un pelage naturellement frisé, et l’analyse des lignées a retracé cette caractéristique jusqu’à un étalon nommé Farfor, utilisé comme reproducteur entre 1955 et 1970. Il apparaît que le fameux gène frisé des chevaux Curly américains pourrait provenir d’un Lokai importé en 1874, et non du Bachkir russe comme on le croyait.


Utilisation traditionnelle dans les sports et travaux locaux

Historiquement, le Lokaï est utilisé pour :

  • le kokpar (jeu équestre traditionnel d’Asie centrale),
  • les courses locales,
  • le travail de bât,
  • la traction légère.

Ces usages ont contribué à maintenir ses caractéristiques fonctionnelles.


Évolution moderne et croisement vers le “cheval tadjik”

Dans les décennies récentes, le Lokaï a été croisé avec l’Arabe et le Pur-sang pour créer un type plus moderne : le Tadjik, destiné à la selle et aux compétitions régionales. Ce rôle en fait un pivot génétique dans l’élevage équin du Tadjikistan.

Comportement & caractère

Un cheval endurant et agile

Le Lokaï se distingue par une grande endurance, renforcée par sa vie traditionnelle dans les régions montagneuses du Tadjikistan, souvent entre 2 000 et 4 000 m d’altitude. Il montre une agilité naturelle, indispensable pour évoluer sur des terrains escarpés et irréguliers.


Vif et énergique

Les sources décrivent le Lokaï comme un cheval vif, doté d’une bonne réactivité, ce qui correspond à son utilisation dans des activités dynamiques comme le kokpar ou les courses locales.


Adapté aux climats chauds

Le Lokaï possède une bonne tolérance aux climats chauds, une caractéristique courante chez les races d’Asie centrale vivant en altitude.


Un cheval fidèle à un seul cavalier

La race est réputée pour s’attacher particulièrement à un seul cavalier, un trait explicitement mentionné dans les sources. Ceci en fait un cheval loyal, mais nécessitant parfois une relation de confiance plus personnalisée.


Maturité lente dans son milieu d’origine

Lorsqu’il grandit dans les conditions rurales et montagnardes traditionnelles, le Lokaï développe une maturité plus lente, mais devient généralement plus calme et équilibré lorsqu’il est élevé dans de meilleures conditions alimentaires et sanitaires.

Perspectives futures

Une race encore largement utilisée localement

Le Lokaï reste très présent dans son pays d’origine, particulièrement dans les zones montagneuses du Tadjikistan, où il continue d’être employé pour la selle, le bât, les déplacements ruraux et les jeux traditionnels comme le kokpar. Cette utilisation quotidienne contribue au maintien naturel de la race.


Un intérêt régional pour ses qualités fonctionnelles

Les qualités de rusticité, d’agilité et d’endurance du Lokaï en font un cheval encore recherché dans les campagnes tadjikes. Son rôle dans les programmes locaux visant à développer le cheval de selle tadjik montre qu’il conserve une valeur génétique pour améliorer les lignées régionales.


Une diffusion internationale très limitée

Il n’existe aucune expansion significative hors d’Asie centrale. La race reste peu connue, sans programme de conservation structuré à l’échelle internationale, et ne possède aucun stud-book officiel identifié. Cette absence de structure limite sa visibilité et sa protection à long terme.


Un risque potentiel lié à la modernisation de l’élevage

Bien que les données soient limitées, l’introduction croissante de chevaux arabes et de Pur-sangs dans les élevages locaux peut entraîner un risque de dilution du type originel, comme cela a été observé pour d’autres races d’Asie centrale.


Une race qui pourrait bénéficier d’un travail de reconnaissance

Avec une valorisation touristique (randonnée, trekking), patrimoniale (chevaux traditionnels), ou sportive (endurance), le Lokaï pourrait gagner en visibilité. Cependant, aucune initiative officielle n’est répertoriée pour l’instant.

Santé

Une race globalement robuste et résistante

Les sources disponibles décrivent le Lokaï comme un cheval rustique, capable de vivre et travailler dans les zones montagneuses du Tadjikistan, entre 2 000 et 4 000 mètres d’altitude. Cette adaptation naturelle suggère une bonne résistance physique, une capacité d’effort soutenu et une excellente tolérance aux terrains difficiles et aux variations climatiques.

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