Trotteur Norvégien

Tête d'un trotteur scandinave norvégien - CC BY-SA 4.0 - Øyvind Holmstad
Tête d'un trotteur scandinave norvégien - CC BY-SA 4.0 - Øyvind Holmstad Source

Caractéristiques générales

Région d’origine

Continent : Europe

Pays : Norvège

Mensurations

Poids : 450 – 600 kg

Taille : 150 – 160 cm

Robes

  • Alezan : Poils fauves à rouges, crins assortis mais sans noir.
  • Noir : Poils et crins entièrement noirs, peau sombre.
  • Bai : Corps fauve, crins noirs, extrémités souvent noires.
  • Gris : Il naît sombre, s’éclaircit avec le temps jusqu’à devenir gris puis blanc.

Disciplines et aptitudes

  • Attelage
  • Randonnée
  • École d’équitation
  • Courses
  • Loisir

Stud-book

Site officiel →

Nom : Norsk Kaldblodstraver Studbook Création : 1939

Origine

Le Trotteur Norvégien est directement issu du Dølehest, le cheval traditionnel de la vallée de Gudbrandsdal (Innlandet, Norvège). Sa création est liée à la volonté de développer un cheval de course attelé rustique, capable de rivaliser avec les trotteurs scandinaves, tout en conservant la solidité et la rusticité des chevaux nordiques.


Berceau de la race

  • Vallée de Gudbrandsdal (Innlandet), centre historique de l’élevage du Døle.
  • La sélection s’est ensuite étendue dans tout l’Est et le Centre de la Norvège, avant d’être institutionnalisée à l’échelle nationale.

Caractéristiques conservées et adaptées

  • Héritage du Døle : rusticité, sabots durs, endurance, mental calme.
  • Sélection spécifique : aptitude au trot prolongé, régularité et vitesse adaptée aux courses scandinaves.

Le Trotteur Norvégien est un descendant direct du Dølehest, façonné par la sélection des sujets les plus rapides et athlétiques, puis reconnu officiellement en 1939 comme une race distincte, typiquement scandinave.

Zone d'élevage

Le Trotteur Norvégien est élevé sur l’ensemble du territoire norvégien, mais certaines régions concentrent la majorité des effectifs :


Norvège – zones principales

  • Innlandet (Gudbrandsdal, Oppland, Hedmark) : berceau historique de la race, cœur de l’élevage avec de nombreux haras et juments reproductrices.
  • Trøndelag (autour de Trondheim) : deuxième foyer important, combinant élevage et pratique des courses de trot.
  • Østlandet (région d’Oslo et alentours) : présence d’élevages liés directement aux circuits de courses et au siège de la Det Norske Travselskap (DNT).
  • Vestlandet (côtes ouest) : élevage plus restreint, souvent lié aux loisirs et au tourisme attelé.
  • Nord-Norge (Nordland, Troms, Finnmark) : effectifs moindres, mais la race y est présente pour les courses locales sur glace et neige.

Diffusion en Scandinavie

  • Suède : le Trotteur Norvégien est régulièrement croisé avec le Nordsvensk Travare (trotteur suédois de sang-froid).
  • Finlande : quelques effectifs présents, mais le trotteur finlandais (Suomenhevonen) reste dominant.

Le foyer d’élevage principal reste la Norvège de l’Est et du Centre (Innlandet et Trøndelag), mais la race s’est diffusée dans tout le pays et conserve une place importante dans les compétitions scandinaves de trot en sang-froid.

Morphologie & traits physiques

Icône Encolure
Encolure
Moyenne à longue, musclée, mais plus fine que celle du Døle. Bien sortie, légèrement arquée.
Icône Sabot
Sabot
Solides et compacts, typiques des chevaux rustiques nordiques.
Icône Tête
Tête
Proportionnée, profil droit ou légèrement convexe. Front large, ganache marquée.
Icône Oreilles
Oreilles
Oreilles moyennes, expressives et bien dressées.
Icône Yeux
Yeux
Grands et vifs, reflétant énergie et intelligence.
Icône Poitrail
Poitrail
Large et profond, cage thoracique développée assurant endurance.
Icône Garrot
Garrot
Assez marqué, mieux défini que chez les chevaux de trait lourds.
Icône Dos
Dos
Dos droit, solide, pas trop long.
Icône Rein
Rein
Rein musclé, bien attaché.
Icône Croupe
Croupe
Large, musclée, légèrement inclinée.
Icône Membres antérieurs
Membres antérieurs
Assez longs, secs et résistants.
Icône Membres postérieurs
Membres postérieurs
Assez longs, secs et résistants.
Icône Articulations
Articulations
Articulations solides, tendons nets.
Icône Musculature générale
Musculature générale
Développée, mais équilibrée, adaptée à l’endurance et à la vitesse régulière plutôt qu’à la traction lourde.
Icône Silhouette globale
Silhouette globale
Silhouette sportive et athlétique, adaptée au trot attelé.

Importance génétique

Le Trotteur Norvégien joue un rôle central dans la préservation et l’évolution des chevaux de trot « sang-froid » (kaldblod) en Scandinavie.


Héritier direct du Dølehest

  • Issu du Døle de type léger, il conserve une grande partie de son patrimoine génétique.
  • Assure la transmission de la rusticité, des sabots solides et de l’endurance caractéristiques des chevaux norvégiens.

Base du trot scandinave en sang-froid

  • Avec son équivalent suédois (Nordsvensk Travare), il forme le noyau génétique du trot attelé froid en Europe du Nord.
  • Ces deux races partagent une grande proximité génétique et sont parfois croisées de manière contrôlée.

Préservation d’un type unique

  • Contrairement aux trotteurs « sang-chaud » (Standardbred, Trotteur français), le Trotteur Norvégien garde une morphologie plus robuste, ce qui le rend particulièrement adapté aux conditions climatiques scandinaves.
  • Il représente donc un réservoir génétique original, alliant vitesse et rusticité.

Conservation d’une diversité génétique locale

  • La race est suivie de près par la Det Norske Travselskap (DNT) et par le Norsk Hestesenter, qui mettent en place des stratégies pour éviter la consanguinité.
  • Elle bénéficie également de la protection du NordGen (Centre nordique des ressources génétiques).

Le Trotteur Norvégien est donc non seulement un cheval de sport national, mais aussi un vecteur de préservation génétique, garantissant la survie des lignées de chevaux de trot rustiques du Nord de l’Europe.

Histoire

Origines anciennes (XVIIIe – XIXe siècle)

  • La race trouve ses racines dans le Dølehest du Gudbrandsdal, sélectionné pour sa robustesse et sa rapidité naturelle au trot.
  • Dans les campagnes norvégiennes, les paysans organisaient des courses de trot improvisées sur glace et neige, avec des traîneaux légers : ce fut le berceau de la sélection des chevaux les plus rapides.
  • Dès le XIXe siècle, certains Døle légers étaient distingués du type lourd de trait, posant les bases du futur trotteur.

Début de la sélection (XIXe siècle)

  • Les meilleurs Døle furent croisés occasionnellement avec des chevaux étrangers plus rapides (notamment des trotteurs demi-sang suédois et quelques chevaux russes et anglais).
  • L’objectif : combiner la rusticité nordique avec la vitesse et l’endurance au trot.
  • Très vite, une lignée de chevaux spécifiquement adaptés aux courses locales vit le jour, tout en restant morphologiquement proche du Dølehest.

Institutionnalisation (fin XIXe – début XXe siècle)

  • Les courses de trot se structurent en Norvège, avec la création d’hippodromes (Bjerke, Jarlsberg, Leangen).
  • Le cheval est désigné sous le nom de Kaldblodstraver (« trotteur à sang-froid »), par opposition aux trotteurs « sang-chaud » comme le Standardbred.
  • Ce type de cheval devient emblématique des courses paysannes scandinaves, disputées sur des distances plus longues et dans des conditions hivernales.

Reconnaissance officielle (1939)

  • Création du stud-book du Norsk Kaldblodstraver sous l’autorité du Det Norske Travselskap (DNT).
  • Dès lors, la race est reconnue comme distincte du Dølehest, bien qu’en partageant encore la base génétique.

XXe siècle – Âge d’or des courses

  • Le trotteur norvégien s’impose comme l’un des deux piliers du trot scandinave en sang-froid, aux côtés du Nordsvensk Travare (Suède).
  • Des lignées célèbres apparaissent, donnant des champions capables de rivaliser sur les pistes norvégiennes et suédoises.

XXIe siècle – Entre sport et patrimoine

  • Aujourd’hui, le Trotteur Norvégien est toujours la vedette des courses scandinaves en sang-froid, discipline unique au monde.
  • En parallèle, il reste perçu comme un symbole culturel norvégien, héritier du Dølehest et du patrimoine rural.
  • Son statut est protégé par le NordGen et le Norsk Hestesenter, garantissant la conservation de la diversité génétique.

Le Trotteur Norvégien est né de la sélection des Døle les plus rapides au XIXe siècle, officialisé en 1939 comme une race à part entière. Et demeure aujourd’hui un acteur incontournable des courses de trot scandinaves tout en étant un patrimoine vivant.

Comportement & caractère

Le Trotteur Norvégien conserve le mental rustique et stable de son ancêtre le Dølehest, mais avec un tempérament plus sportif, adapté aux courses de trot.


Caractère général

  • Calme, docile, facile à manipuler.
  • Entraînable et volontaire, il se montre coopératif avec l’homme.
  • Bonne capacité de concentration, utile pour le travail au trot attelé.

Énergie et tempérament sportif

  • Plus vif et dynamique que le Døle de trait, mais sans nervosité excessive.
  • Endurant et régulier dans l’effort, avec un fort instinct de compétition lorsqu’il est attelé.
  • Bonne adaptation à des entraînements intensifs, grâce à sa rusticité.

Comportement social

  • Grégaire, il s’intègre facilement dans un troupeau.
  • Respectueux et équilibré en contact avec les humains, ce qui en fait aussi un cheval de loisir possible.

Polyvalence comportementale

  • Capable d’être aussi bien un cheval de sport compétitif qu’un cheval de famille calme et fiable.
  • Supporte bien les conditions de vie en extérieur, y compris dans des climats rigoureux.

Le Trotteur Norvégien est un cheval fiable, volontaire et équilibré, alliant la calme rusticité du Døle à un dynamisme sportif qui en fait un excellent compétiteur en trot attelé et un compagnon sûr pour l’attelage de loisir.

Perspectives futures

Le Trotteur Norvégien est une race bien implantée en Scandinavie, mais son avenir dépend de plusieurs dynamiques.


Sport et compétitions

  • Reste un acteur majeur des courses de trot en sang-froid (kaldblodstrav) organisées en Norvège et en Suède.
  • Les compétitions nordiques (notamment à Bjerke, Jarlsberg et Trondheim) valorisent la race et garantissent une demande constante en reproducteurs de qualité.
  • Son rôle est essentiel pour maintenir la catégorie « trot sang-froid », spécifique à la Scandinavie, face à la domination mondiale des trotteurs « sang-chaud » (Standardbred, Trotteur français).

Conservation et diversité génétique

  • La population reste modeste en effectifs, ce qui nécessite une gestion rigoureuse pour éviter la consanguinité.
  • Le NordGen et la Det Norske Travselskap (DNT) assurent un suivi précis, avec des programmes de reproduction contrôlée.
  • Sa parenté étroite avec le Nordsvensk Travare suédois permet une coopération transfrontalière en matière de conservation.

Économie et filière équestre

  • Le trotteur norvégien contribue fortement à l’industrie des courses de trot, qui représente une part significative de l’économie équine scandinave.
  • Les paris hippiques associés aux courses garantissent des financements pour la filière et la promotion de la race.

Loisirs et polyvalence

  • Bien que principalement sportif, il garde un potentiel en attelage de loisir et en tourisme équestre, grâce à son tempérament calme et sa rusticité.
  • Il est parfois utilisé pour la randonnée et l’équitation de famille, mais cela reste secondaire.

Avenir

  • Son avenir est lié au maintien des courses de trot en sang-froid en Norvège et en Suède.
  • Il restera un symbole culturel et sportif national, combinant patrimoine rural et modernité des courses hippiques.
  • La priorité sera de pérenniser la diversité génétique et de renforcer sa visibilité en dehors des cercles de courses.

Le Trotteur Norvégien a de bonnes perspectives grâce à son rôle unique dans le trot scandinave, mais il dépend d’un équilibre fragile entre course, conservation et valorisation patrimoniale.

Santé

Le Trotteur Norvégien hérite de la grande rusticité du Dølehest, ce qui en fait un cheval généralement robuste et peu fragile.


Robustesse générale

  • Excellente résistance climatique, adapté aux hivers rigoureux scandinaves.
  • Peut vivre dehors toute l’année avec un abri minimal.
  • Sabots solides et durs, rarement sujets aux affections graves.

Longévité

  • Espérance de vie moyenne : 25 à 30 ans.
  • Peut rester actif en compétition jusqu’à 12–14 ans, puis se recycler facilement en cheval de loisir ou d’attelage.

Rusticité alimentaire

  • Supporte une alimentation simple : foin grossier, pâturages maigres.
  • Métabolisme économe → nécessite une surveillance de l’embonpoint lorsqu’il est peu actif.

Points de vigilance

  • Articulations : comme tout cheval de course, peut présenter des atteintes articulaires (tendinites, arthrose) en cas d’entraînement intensif ou prolongé.
  • Voies respiratoires : risque de pathologies respiratoires légères si entraîné en environnement poussiéreux ou mal ventilé.
  • Surpoids : attention aux chevaux réformés de course, qui ont tendance à grossir rapidement au repos.
  • Dermatite du paturon (surtout en conditions humides prolongées), mais moins fréquente que chez les traits lourds.

Reproduction

  • Bonne fertilité, poulains généralement vigoureux.
  • Les lignées sont suivies de près pour préserver la variabilité génétique.

Le Trotteur Norvégien est un cheval solide, rustique et endurant, demandant peu de soins particuliers, mais nécessitant un suivi spécifique pour les articulations et la gestion du poids.

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