Breton (Cheval)

Horse image

Jument de race trait bretonne de robe alezan Sw-1 (splashed white), testée. Elle a des taches blanches sous le ventre - Photo : Goulwena MOEL

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Mensurations

Poids : 700 – 1100 kg

Taille : 158 – 170 cm

Robes

  • Alezan : Poils fauves à rouges, crins assortis mais sans noir.
  • Noir : Poils et crins entièrement noirs, peau sombre.
  • Bai : Corps fauve, crins noirs, extrémités souvent noires.
  • Rouan : Mélange fixe de poils blancs avec la robe de base, ne s'éclaircit pas.
  • Pangaré : Éclaircissement du bas du corps : ventre, naseaux, aisselles.

Disciplines et aptitudes

  • Attelage : Tir de véhicules (voiture, chariot) par un ou plusieurs chevaux.
  • Spectacle équestre : Utilisation pour des shows ou représentations artistiques.
  • Trait : Travail de traction agricole ou forestier.
  • Loisir

Gallery

Juments de trait bretonnes au repos dans les prés de l'écomusée du Pays de Rennes. - Photo : Eponimm

Juments de trait bretonnes au repos dans les prés de l'écomusée du Pays de Rennes. - Photo : Eponimm

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Trait Breton dans une reconstitution de la foire aux chevaux de Landivisiau. - Photo : Daniel Vaulot

Trait Breton dans une reconstitution de la foire aux chevaux de Landivisiau. - Photo : Daniel Vaulot

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Traits bretons lourds de type boucher à Creyssac. - Photo : Père Igor

Traits bretons lourds de type boucher à Creyssac. - Photo : Père Igor

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Trait breton à La Rochelle. - Photo : Jebulon

Trait breton à La Rochelle. - Photo : Jebulon

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Postiers bretons dans une pâture à Daoulas - Photo : Gilbert LE MOIGNE

Postiers bretons dans une pâture à Daoulas - Photo : Gilbert LE MOIGNE

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Tête d'un Breton alezan crins lavés. - Photo : Amélie Tsaag Valren

Tête d'un Breton alezan crins lavés. - Photo : Amélie Tsaag Valren

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Membres postérieurs d'un cheval breton - Photo : Édouard Hue

Membres postérieurs d'un cheval breton - Photo : Édouard Hue

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Stud-book

Nom : Stud-book du Cheval Breton.
Création : 1909

Origine

Le Cheval Breton est originaire de la région Bretagne, dans l’ouest de la France, plus particulièrement des départements des Côtes-d’Armor, Finistère, Morbihan et Ille-et-Vilaine. Il s’est développé dans un territoire aux sols granitiques, aux reliefs vallonnés et au climat océanique, ce qui a façonné un cheval rustique, endurant et adapté aux travaux agricoles exigeants.


Le Cheval Breton est profondément enraciné dans l’histoire rurale bretonne. Dès le Moyen Âge, des chevaux robustes issus des croisements entre chevaux autochtones et montures orientales ramenées des croisades (notamment avec le cheval dit “bidet breton”) ont été utilisés dans les armées, l’agriculture, puis pour les transports lourds.


Deux grands types ont historiquement coexisté :

Le Postier Breton, plus léger, issu de croisements avec le Norfolk ou le Hackney, utilisé pour les attelages rapides.

Le Trait Breton, plus massif, utilisé pour les travaux agricoles et forestiers.


Le Cheval Breton est aussi un symbole identitaire fort pour la Bretagne, encore célébré lors de nombreuses fêtes traditionnelles et pardons ruraux. Il est aujourd’hui reconnu comme un élément du patrimoine vivant de la région.


Importance génétique

Le Cheval Breton occupe une place notable dans le patrimoine génétique équin français et européen, en tant que race fondatrice et amélioratrice dans l’élevage de chevaux de trait et de chevaux de travail.


Rôle fondateur et précurseur :

Le Cheval Breton est l’une des races de trait françaises les plus anciennes, avec des lignées bien établies dès le XIXe siècle. Son stud-book, ouvert en 1909, a permis de structurer et de préserver une génétique robuste et cohérente. Deux rameaux (Postier et Trait) ont permis une diversité génétique utile à différents types d’utilisation (attelage, traction, reproduction croisée).


Améliorateur reconnu :

Le Cheval Breton a largement été utilisé pour améliorer d'autres races de trait en France et à l’international. Il a contribué génétiquement à plusieurs races, notamment :


- Le Trait Comtois

- Le Trait du Nord

- Le Cheval de l’Auxois

- Le Trait Ardennais


Et des races étrangères comme le trait canadien, certains traits italiens ou les chevaux de montagne en Europe de l’Est.


Il est reconnu pour transmettre :

- Une excellente conformation pour la traction (épaule inclinée, rein court, dos solide)

- Une rusticité remarquable

- Une fertilité élevée, précieuse en élevage

- Un bon caractère, facilitant la sélection pour le travail.


Dans un contexte de déclin global des chevaux de trait, le Cheval Breton constitue un réservoir génétique vivant, conservant des aptitudes uniques pour les sélections futures, notamment dans des programmes agroécologiques, forestiers ou de traction animale durable.


Morphologie & traits physiques

Icône Encolure

ENCOLURE

L’encolure est longue, bien greffée et bien orientée.
Icône Sabot

SABOT

Durs, bien formés, adaptés aux terrains variés.
Icône Tête

TÊTE

Sa tête fine est expressive avec un oeil vif, une oreille longue, le chanfrein est droit.
Icône Poitrail

POITRAIL

L’épaule est longue et oblique, la poitrine profonde.
Icône Dos

DOS

Le dos est tendu.
Icône Croupe

CROUPE

La croupe est longue et plate.
Icône Musculature générale

MUSCULATURE GÉNÉRALE

Silhouette compacte et trapue, mais bien proportionnée.
Icône Silhouette globale

SILHOUETTE GLOBALE

Impression de puissance et de rusticité

Histoire

L’histoire du Cheval Breton est longue, profondément ancrée dans les terres de Bretagne, et marquée par des influences multiples et des adaptations successives aux besoins militaires, agricoles et économiques.


Origines anciennes (Antiquité – Moyen Âge) :

Dès l’Antiquité, les chevaux bretons étaient réputés pour leur endurance et leur robustesse.

Au Moyen Âge, les petits chevaux rustiques locaux, appelés "bidets bretons", étaient utilisés par les paysans et les soldats. Ce cheval de montagne, vif et endurant, servait à la guerre comme à la ferme.


Influences orientales (XIIe – XIVe siècles) :

Lors des croisades, les chevaliers bretons ramènent des chevaux orientaux (arabes, barbes), qui sont croisés avec les chevaux locaux. Ce mélange donne un type plus robuste et rapide.


Le cheval breton devient alors recherché pour la cavalerie lourde.


Émergence de types spécialisés (XVIIe – XIXe siècles) :

Au fil des siècles, l’élevage s’organise autour de deux types principaux :

Le Trait Breton, puissant et massif, pour les travaux agricoles.

Le Postier Breton, plus léger et rapide, issu de croisements avec le Norfolk Roadster et le Hackney, utilisé pour la poste, les transports et l’artillerie.

Ces deux rameaux sont reconnus et développés au XIXe siècle.


Création du stud-book (1909) :

En 1909, le Stud-book du Cheval Breton est officiellement créé pour organiser la sélection.

La race est standardisée, et les concours d’élevage se multiplient, notamment à Gourin, Loudéac et Rostrenen.


Apogée et expansion (1900–1950) :

Le Cheval Breton connaît son apogée dans l’entre-deux-guerres et l’immédiat après-guerre.

Il est massivement utilisé dans l’agriculture, l’armée (artillerie, transport), les mines, et l’industrie du bois.

Exporté dans le monde entier, il participe à l’amélioration d’autres races (Italie, Canada, Europe de l’Est).


Déclin et reconversion (1950–1980) :

Avec la mécanisation de l’agriculture, la demande pour les chevaux de trait chute brutalement.

Le Cheval Breton est alors orienté vers la production de viande équine.

Le rameau Postier connaît une régression plus marquée, moins adapté à cet usage.


Renouveau patrimonial et fonctionnel (1980 – aujourd’hui) :

Dès les années 1980, des éleveurs et des institutions lancent des programmes de sauvegarde.

La race est réorientée vers des usages touristiques, écologiques, culturels et forestiers.

Le Cheval Breton devient symbole vivant du patrimoine breton, présent dans les festivals, musées vivants, fêtes rurales.


Le Cheval Breton a su traverser les siècles en s’adaptant aux besoins changeants des sociétés. Sa robustesse, son bon caractère et sa polyvalence en font aujourd’hui une race à la fois utilitaire, patrimoniale et porteuse d’avenir.

Comportement & caractère

Le Cheval Breton est reconnu pour son tempérament exceptionnellement doux, sa docilité et son intelligence pratique, ce qui en fait un partenaire de travail fiable, même entre les mains d’utilisateurs peu expérimentés.


- Calme et placide : Il garde son sang-froid dans des environnements bruyants ou stressants (foires, travail en forêt, routes).

- Docile : Facile à manipuler et à dresser, il répond bien aux ordres vocaux et aux routines.

- Coopératif : Il est naturellement enclin à collaborer avec l’humain, notamment pour les tâches de traction ou d’attelage.

- Attentif et réactif : Sans être nerveux, il reste réceptif à son environnement, ce qui le rend sûr en attelage urbain ou dans les lieux touristiques.

- Tolérant et patient : Il accepte les manipulations prolongées (toilettage, soins, harnachement) et les rythmes lents, ce qui en fait un bon cheval pour les animations ou le contact avec le public.


Comportement en groupe et au pré :

Le Cheval Breton est sociable avec ses congénères, souvent de rang hiérarchique intermédiaire dans un troupeau.

Il s’adapte bien à la vie en groupe ou en paddock, même s’il conserve un instinct grégaire marqué.


Adaptabilité :

Il supporte très bien la vie en extérieur et les conditions climatiques rudes (pluie, froid, vent).

Il peut s'adapter à des contextes très variés : travail agricole, attelage touristique, traction forestière, médiation animale ou vie en écurie mixte.


Le Cheval Breton est un gentil géant, au tempérament équilibré, fiable et proche de l’homme. Ce qui en fait une race précieuse non seulement pour le travail, mais aussi pour des usages modernes tournés vers l’humain et l’environnement.



Zone d'élevage

La zone d’élevage du Cheval Breton est historiquement et actuellement concentrée dans la région Bretagne, mais elle s’étend aussi à d’autres territoires français et même à l’international grâce à son succès en croisement.


Zone principale (historique et actuelle) :

Bretagne : Côtes-d’Armor, Finistère, Morbihan, Ille-et-Vilaine

Cette région reste le cœur de l’élevage, avec de nombreux haras, foires agricoles et centres de sélection.


Zones secondaires en France :

Pays de la Loire (Loire-Atlantique, Maine-et-Loire)

Normandie (Manche, Calvados)

Nouvelle-Aquitaine et Occitanie : certains élevages y sont implantés, en lien avec l’utilisation en traction ou reproduction.

Massif Central : notamment pour le croisement avec des races locales de trait.


Perspectives futures

Le Cheval Breton, malgré le recul généralisé de l’utilisation agricole des chevaux de trait, bénéficie de perspectives positives et diversifiées, fondées sur la reconversion de la race dans des usages modernes et une politique active de conservation.


Diversification des usages :

- Travail agricole et forestier : regain d’intérêt pour la traction animale dans l’agriculture biologique, les vignes, la sylviculture douce et les zones protégées.

- Tourisme et attelage : le Cheval Breton est apprécié pour des activités d’attelage, de loisir, de randonnée attelée ou de transport hippomobile en milieu urbain ou rural (ex. : ramassage scolaire ou collecte des déchets).

- Viande de cheval de trait : bien que sensible, ce débouché reste une réalité économique pour certains éleveurs.

- Écotourisme et patrimoine vivant : de nombreuses collectivités et structures touristiques mettent en valeur le Cheval Breton comme élément emblématique de l’identité bretonne.


Soutien institutionnel et programmes de conservation :

La race bénéficie du soutien de France Trait, de l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) et de l’association nationale du Cheval Breton.


Elle est inscrite dans des programmes de sauvegarde de la biodiversité domestique, valorisant sa rusticité, sa fertilité et sa diversité génétique.

Des aides à l’élevage spécifique sont disponibles dans certains départements ou via la PAC (Politique Agricole Commune).


Sélection raisonnée et innovation :

La sélection privilégie désormais des chevaux équilibrés, fonctionnels, polyvalents, avec un bon tempérament.

Des projets de recherche (notamment sur l’empreinte carbone réduite, l’adaptation au changement climatique ou l’intégration à des systèmes agroécologiques) incluent le Cheval Breton comme acteur du développement durable.


Défis à relever :

- Vieillissement de la population d’éleveurs

- Concentration géographique de l’élevage

- Maintien de la diversité des lignées (notamment du rameau "Postier", plus léger)



En résumé, le Cheval Breton est une race promise à un avenir durable, à condition que la dynamique d’adaptation, de valorisation patrimoniale et d’innovation agroécologique se poursuive.


Santé

Le Cheval Breton est réputé pour sa robustesse, sa longévité et sa résistance aux maladies. Grâce à une sélection axée sur la rusticité et à un environnement d’élevage traditionnel souvent en plein air, il présente généralement peu de problèmes de santé majeurs.


Il ne montre pas de prédispositions génétiques connues à des maladies héréditaires graves, contrairement à certaines races plus spécialisées. Son ossature solide, ses membres secs et sa conformation fonctionnelle contribuent à limiter les risques de boiteries ou de troubles locomoteurs, même dans le cadre d’un usage en traction.


Cependant, comme pour toutes les races de trait :

– une suralimentation ou un manque d’activité peut favoriser des troubles métaboliques (ex. : fourbure, surcharge pondérale),

– des soins réguliers aux pieds sont essentiels, notamment pour les chevaux évoluant sur des sols humides,

– une vigilance vétérinaire s’impose pour les chevaux destinés à un usage intensif (tourisme, forêts, etc.).


Le Cheval Breton, bien entretenu, peut avoir une carrière longue, stable et sans incident majeur, que ce soit en attelage, en milieu agricole ou pour des activités de médiation.

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