Continent : Europe
Pays : Russie
Poids : 450 – 550 kg
Taille : 160 – 170 cm
Le Trotteur d’Orlov est né en Russie à la fin du XVIIIᵉ siècle, sous l’impulsion du comte Alexis Orlov. Celui-ci voulait créer un cheval alliant vitesse au trot, élégance et endurance pour répondre aux besoins de l’attelage rapide et prestigieux.
Pour y parvenir, il croisa des juments locales robustes avec l’étalon arabe Smetanka, puis avec des chevaux européens tels que le Frison et le Holsteiner.
Le berceau de la race se situe au haras de Khrenovoye, dans la région de Voronej. Le Trotteur d’Orlov est rapidement devenu le symbole des courses de trot attelé en Russie, tout en gardant une place culturelle forte dans les attelages nobles et militaires.
Son nom vient de son créateur : le comte Alexis Orlov-Tchesmenski. En russe, il est appelé Орловский рысак (Orlovski Rysak), ce qui signifie littéralement « trotteur d’Orlov » (Orlovski = relatif à Orlov, Rysak = trotteur, du verbe « рысь » / rys’ = trot).
Le cœur historique de l’élevage du Trotteur d’Orlov se trouve dans la région de Voronej, au haras de Khrenovoye, fondé par le comte Alexis Orlov au XVIIIᵉ siècle. C’est là que furent fixés les premiers standards de la race et que se sont développées les lignées fondatrices.
L’élevage s’est ensuite diffusé dans les régions centrales de la Russie, notamment autour de Moscou et dans les plaines de la Volga. Ces zones, avec leurs vastes pâturages et leur climat continental, offrent des conditions idéales pour l’élevage et l’entraînement des trotteurs.
Au XIXᵉ et XXᵉ siècle, plusieurs haras nationaux et stations d’élevage russes ont participé à la sélection, garantissant la qualité génétique et la diffusion de la race. Des centres spécialisés ont été créés pour l’entraînement à la course attelée, favorisant la reconnaissance internationale du Trotteur d’Orlov.
Contrairement à d’autres trotteurs, l’Orlov est resté majoritairement élevé en Russie et dans les pays voisins de l’ex-URSS. Sa présence à l’étranger reste marginale, mais quelques élevages existent en Europe de l’Est et ponctuellement en Europe occidentale, grâce à des passionnés qui cherchent à préserver cette race patrimoniale.
Le Trotteur d’Orlov est issu d’un mélange unique entre l’Arabe Smetanka, des juments russes locales robustes, ainsi que des races européennes comme le Frison et le Holstein. Cette combinaison a donné naissance à un cheval rapide, élégant et endurant, devenu un modèle de sélection pour les chevaux de trot.
Grâce à ses qualités, le Trotteur d’Orlov a fortement influencé le développement d’autres races de trot en Europe et en Russie. Ses gènes ont servi de base d’amélioration pour la vitesse, la régularité du trot et la longévité sportive. Il a notamment contribué à la formation du Trotteur Russe et a laissé une empreinte dans certaines lignées de trotteurs européens.
Au-delà de la vitesse, le Trotteur d’Orlov conserve une robustesse naturelle héritée des chevaux autochtones russes. Il constitue donc un réservoir génétique précieux pour associer résistance, endurance et allure harmonieuse dans les programmes d’élevage contemporains.
Aujourd’hui, préserver cette race revient à conserver une diversité génétique rare et à maintenir un patrimoine équestre emblématique de la Russie impériale. Sa conservation est essentielle pour l’avenir des courses de trot et pour la sauvegarde de la richesse culturelle liée à l’attelage.
La création du Trotteur d’Orlov remonte aux années 1770-1780, grâce au comte Alexeï Orlov-Tchesmenski (1737-1808), général de l’armée impériale et grand éleveur. Son objectif était de créer un cheval d’attelage élégant, rapide et endurant, capable de supporter les conditions climatiques russes et de briller dans les courses de trot attelé.
Pour cela, il importa l’étalon arabe Smetanka, acquis pour une somme considérable (60 000 roubles selon certaines sources). Bien que ce cheval ne vive qu’une seule saison de reproduction en Russie, il transmit son élégance et sa noblesse.
De Smetanka naquit Polkan, croisé avec une jument danoise ou flamande, puis Bars Ier, né en 1784, considéré comme le véritable fondateur de la race. Bars Ier, surnommé le « Lion des neiges », transmit son trot puissant, son amplitude et son élégance. Il se reproduisit pendant 17 ans au haras de Khrenovoye, créé par Orlov dans la région de Voronej, fixant les bases génétiques de la race.
Bars Ier fut croisé avec de nombreuses juments (hollandaises, danoises, russes, polonaises et arabes), avec un recours important à la consanguinité pour stabiliser le type. Ce travail donna naissance au premier véritable trotteur sélectionné au monde.
Au XIXᵉ siècle, le Trotteur d’Orlov devient le trotteur le plus rapide et le plus prestigieux du monde.
L’Orlov s’impose alors comme le cheval d’attelage de luxe de la noblesse russe. Tirant des traîneaux, des carrosses et surtout la célèbre troïka (attelage à trois chevaux), il devient un symbole culturel et aristocratique.
À la fin du XIXᵉ siècle, l’Orlov est progressivement supplanté par le Trotteur américain (Standardbred), plus rapide, et par le Trotteur français. Cela entraîne un débat entre les partisans du maintien en race pure et ceux favorables au croisement pour améliorer la vitesse.
De nombreux croisements eurent lieu avec des trotteurs américains, donnant naissance au Trotteur russe (ou métis). L’Orlov perd alors sa suprématie sur les champs de course, mais reste défendu par les autorités russes comme un trésor national.
Les guerres mondiales et la révolution russe fragilisent considérablement la race. Sous l’URSS, l’Orlov est renommé « Trotteur russe » pour des raisons idéologiques. Malgré la concurrence des Standardbred, des efforts sont faits pour préserver la race dans les haras d’État.
Dans les années 1950, le stud-book réintroduit le nom de Trotteur d’Orlov. On compte encore plus de 30 000 sujets dans les années 1970, mais la race entre ensuite en fort déclin avec la crise des années 1990.
Aujourd’hui, le Trotteur d’Orlov est une race rare, présente surtout en Russie, Ukraine et Bulgarie, avec quelques effectifs au Kazakhstan et en Europe de l’Ouest. Il est considéré comme un patrimoine génétique et culturel essentiel.
Outre son rôle historique dans les courses de trot et l’attelage aristocratique, l’Orlov a joué un rôle majeur comme race de croisement :
L’Orlov reste donc une race fondatrice du monde des trotteurs, symbole de l’histoire russe et de l’élevage sélectif moderne.
Le Trotteur d’Orlov est réputé pour son énergie et sa vivacité, héritées de ses origines arabes et de sa sélection pour les courses de trot. C’est un cheval courageux et audacieux, qui aime l’effort et possède une forte motivation au travail.
Malgré son tempérament vif, l’Orlov reste un cheval docile et intelligent, facile à dresser lorsqu’il bénéficie d’une éducation cohérente et respectueuse. Sa capacité d’apprentissage en fait un bon partenaire aussi bien pour l’attelage que pour l’équitation de loisir ou sportive.
La race est reconnue pour sa grande adaptabilité : elle supporte aussi bien les climats rigoureux de Russie que des conditions d’élevage plus variées. Cette qualité lui a permis d’être diffusée dans plusieurs régions du monde et de rester performante dans des environnements contrastés.
Le Trotteur d’Orlov possède un caractère endurant et fiable. C’est un cheval qui ne se décourage pas facilement, capable de fournir des efforts soutenus sur de longues distances. Cette ténacité a fait sa réputation dans les courses de trot mais aussi dans l’attelage traditionnel russe, comme la troïka.
Plus qu’un simple cheval de course, l’Orlov est souvent décrit comme un compagnon fier et noble, reflet de son héritage culturel et aristocratique. Il dégage une impression d’entrain et de dignité, ce qui explique son rôle emblématique dans l’histoire russe.
« Le Trotteur d’Orlov incarne à la fois l’audace et la noblesse : un cheval énergique, courageux et docile, prêt à donner le meilleur de lui-même. »
Le Trotteur d’Orlov est considéré comme un trésor culturel et génétique russe. Sa sauvegarde est soutenue par des haras historiques, des associations d’éleveurs et l’État russe, qui reconnaît son rôle dans le patrimoine équestre national. La race bénéficie ainsi d’initiatives de préservation et de promotion visant à assurer sa pérennité.
Malgré son prestige, le Trotteur d’Orlov fait face à des difficultés de concurrence avec les trotteurs plus rapides et plus spécialisés, comme le Standardbred. Le nombre d’individus reste limité, ce qui soulève un risque de réduction de la diversité génétique. Un suivi attentif des lignées est donc nécessaire pour éviter l’appauvrissement du patrimoine.
Si sa place dans les courses de trot internationales a diminué, le Trotteur d’Orlov trouve de nouveaux débouchés dans :
L’avenir de la race pourrait également passer par une ouverture internationale plus affirmée, avec des programmes d’échanges et de coopération entre éleveurs en Europe et en Asie. Cette mise en valeur contribuerait à renforcer sa visibilité et à diversifier ses utilisations, au-delà de la Russie.
Le Trotteur d’Orlov n’est pas seulement un cheval de sport : il demeure un symbole identitaire de la Russie impériale et moderne. Son avenir dépendra de la capacité à concilier préservation génétique, adaptation aux usages contemporains et valorisation patrimoniale.
Le Trotteur d’Orlov est généralement reconnu comme un cheval robuste et résistant, grâce à sa sélection initiale pour affronter les climats rigoureux de Russie. Il possède une bonne longévité, certains individus atteignant plus de 25 ans tout en restant actifs.
L’histoire de la race montre un recours important à la consanguinité, notamment autour de l’étalon fondateur Bars Ier. Si cela a permis de fixer le type, cela a aussi accru le risque de réduction de la diversité génétique. Des études récentes indiquent cependant un taux de consanguinité modéré (environ 5 %), surveillé de près par les éleveurs.
Historiquement, l’influence des juments hollandaises a parfois entraîné des membres fragiles et des tendons moins solides. Ces défauts ont été en grande partie corrigés par la sélection moderne, mais une surveillance des aplombs et des articulations reste importante, surtout chez les chevaux destinés aux courses intensives.
Le Trotteur d’Orlov bénéficie d’une bonne fertilité, avec un fort taux de poulinages réussis, et d’une résistance naturelle aux maladies courantes. Il supporte bien le travail en extérieur, même en hiver. Comme tous les chevaux de sport, il peut toutefois présenter des risques d’usure articulaire (arthrose, tendinites) s’il est sollicité intensivement sans entraînement adapté.