Continent : Europe
Pays : Russie
Poids : 450 – 550 kg
Taille : 160 – 170 cm
Le Trotteur Orlov est né au XVIIIᵉ siècle grâce à l’initiative du comte Alexeï Orlov-Tchesmensky (1737-1808), un noble russe passionné d’élevage.
Après avoir importé en 1774 un étalon arabe légendaire, Smetanka, il lança un ambitieux programme de croisement au haras de Khrenovoe (oblast de Voronej).
Le résultat fut un grand cheval, harmonieux, endurant et rapide au trot, parfaitement adapté aux courses d’attelage et aux longs déplacements en Russie.
Le stud-book fut officialisé en 1833, faisant du Trotteur Orlov l’une des plus anciennes lignées de trotteurs sélectionnées en Europe.
Dès le XIXᵉ siècle, il devint un symbole national russe, utilisé autant dans les hippodromes que dans les fastueux attelages aristocratiques.
Russie :
Ukraine : élevage historique, en particulier dans les haras de Poltava et Dnipropetrovsk.
Biélorussie : petits effectifs, surtout utilisés en attelage et reproduction.
Exportations limitées : quelques individus présents en Europe occidentale et en Amérique du Nord (notamment aux États-Unis au XIXᵉ siècle pour améliorer le Standardbred).
Aujourd’hui, la race est presque exclusivement concentrée en Russie et pays voisins, où elle bénéficie de programmes de sauvegarde.
Pionnier des trotteurs européens : le Trotteur Orlov est la première race de trot sélectionnée de manière systématique en Europe. Son stud-book (1833) précède celui du Standardbred américain.
Améliorateur de races : il a été largement utilisé au XIXᵉ siècle pour créer ou améliorer d’autres lignées de trot, dont le Standardbred américain, le Trotteur français, le Trotteur russe (postérieur, plus orienté compétition) et certains chevaux de selle.
Diversité génétique : sa composition inclut du sang arabe, frison, anglais et danois, ce qui en fait une base génétique riche et variée.
Symbole patrimonial : en Russie, il représente une valeur culturelle et historique aussi importante que fonctionnelle, étant associé à l’aristocratie, aux attelages prestigieux et aux grandes courses.
Rareté actuelle : la race est considérée comme menacée, car concurrencée par le Standardbred plus rapide en compétition. Elle fait l’objet de programmes de conservation soutenus par l’État russe et des associations d’éleveurs.
L’Orlov conserve une importance génétique et culturelle majeure, car il constitue une souche de trotteur noble, élégante et polyvalente, différente du modèle exclusivement sportif des trotteurs modernes.
XVIIIᵉ siècle – Création de la race
XIXᵉ siècle – Âge d’or
Fin XIXᵉ – XXᵉ siècle – Concurrence et déclin
XXIᵉ siècle – Sauvegarde et renaissance culturelle
L’histoire du Trotteur Orlov illustre la volonté de la Russie d’unir élégance orientale et puissance européenne dans un cheval qui demeure un mythe équestre national.
Tempérament : calme, équilibré et fiable, avec un mental stable.
Sociabilité : généralement doux avec l’homme, facile à manipuler, adapté aussi bien aux professionnels qu’aux amateurs.
Intelligence : cheval réactif et attentif, capable d’apprendre rapidement, ce qui facilite son dressage.
Énergie : vif sans être nerveux, conserve une bonne endurance sans montrer d’excès d’agitation.
Polyvalence : sa docilité alliée à sa vivacité le rend aussi bien utilisable en loisir, en attelage de tradition ou en spectacle.
Confiance et élégance : conserve une allure noble et fière, ce qui renforce son rôle historique dans les cortèges aristocratiques.
L’Orlov associe la noblesse de caractère héritée de ses origines arabes avec une docilité pratique, ce qui en fait un cheval agréable aussi bien pour la compétition attelée que pour le loisir moderne.
Préservation patrimoniale : l’Orlov est reconnu comme un trésor national russe et bénéficie d’un soutien de l’État et du VNIIK pour éviter sa disparition.
Programme de conservation : mise en place de haras dédiés, maintien de lignées pures et contrôle génétique pour préserver la diversité.
Utilisation moderne : repositionné comme cheval d’attelage élégant, de loisir, de spectacle et d’événements culturels, plutôt que concurrent direct du Standardbred en hippodrome.
Valorisation touristique : fort potentiel dans les shows équestres, le tourisme rural et les parades historiques, notamment en Russie et en Europe de l’Est.
Menaces : effectifs réduits (quelques milliers de têtes seulement), difficulté à maintenir la rentabilité de l’élevage face à des races plus compétitives.
Espoirs : la demande croissante pour des chevaux de loisir au caractère calme et à l’esthétique raffinée pourrait offrir un nouvel essor international.
L’avenir du Trotteur Orlov repose sur une double stratégie :
Robustesse : issu de croisements sélectionnés pour l’endurance, l’Orlov est un cheval rustique, résistant aux climats rigoureux de la Russie centrale.
Longévité : espérance de vie moyenne de 25 à 30 ans, avec une bonne carrière sportive et d’attelage pouvant durer plus de 15 ans.
Solidité des membres : membres secs et tendons résistants, mais attention aux risques de traumatismes articulaires (trot de vitesse).
Aplombs : généralement corrects mais, surveillance nécessaire chez les lignées de course intensives.
Alimentation : cheval sobre, adapté aux fourrages grossiers, mais nécessite un apport énergétique équilibré pour les chevaux de sport.
Maladies spécifiques : pas de pathologies héréditaires majeures connues, mais comme tout trotteur, une vigilance particulière est requise pour prévenir les atteintes respiratoires et la fatigue musculaire.
Rusticité climatique : supporte très bien les hivers froids et les variations saisonnières, ce qui reflète son adaptation aux régions russes.
Globalement, le Trotteur Orlov est un cheval sain, solide et endurant, mais les chevaux orientés vers la course nécessitent un suivi vétérinaire attentif pour préserver tendons et articulations.