Continent : Amérique
Pays : Paraguay
Poids : 380 – 450 kg
Taille : 138 – 150 cm
Le Cheval du Paraguay, ou Criollo paraguayen, trouve son origine dans les chevaux espagnols introduits au XVIᵉ siècle, lors de la conquête et de la colonisation du Río de la Plata. Les premières juments sont arrivées vers 1541 avec l’expédition d’Álvar Núñez Cabeza de Vaca, transitant par le Brésil avant de rejoindre Asunción.
Isolées pendant plusieurs siècles, ces lignées ibériques se sont adaptées naturellement au climat chaud et semi-aride du Chaco paraguayen et aux prairies subtropicales du centre du pays. Cette évolution, sans apport extérieur important, a façonné un cheval rustique, endurant et compact, parfaitement adapté au travail du bétail dans les grandes estancias.
Le Criollo paraguayen représente aujourd’hui une variété locale du tronc Criollo sud-américain, tout en conservant des caractères distinctifs régionaux liés à la géographie et à la sélection fonctionnelle.
L’élevage du Cheval du Paraguay est principalement concentré dans les régions occidentales et centrales du pays, où prédominent les grandes estancias d’élevage bovin. Les zones majeures se situent dans le Chaco paraguayen (départements de Boquerón, Presidente Hayes et Alto Paraguay), caractérisé par un climat chaud, sec et semi-aride, exigeant des chevaux une endurance exceptionnelle.
Dans les départements du Paraguarí, Cordillera, Caaguazú et Guairá, le Criollo paraguayen est élevé sur des terrains plus fertiles et des pâturages mixtes, souvent en association avec la production bovine. Ces zones offrent des conditions plus favorables à l’élevage sélectif et à la reproduction contrôlée, notamment pour les lignées destinées aux concours de morphologie ou d’endurance.
Bien que le cœur de la race reste rural, le Criollo paraguayen est désormais présent sur l’ensemble du territoire, y compris autour d’Asunción, où plusieurs centres d’élevage privés développent des lignées certifiées sous l’égide de l’Asociación de Criadores de Caballos Criollos del Paraguay (ACCCP). L’association entretient également des échanges génétiques avec les stud-books argentin, uruguayen et brésilien, garantissant une homogénéité de standard à l’échelle du continent.
Le Cheval du Paraguay conserve un patrimoine génétique exceptionnellement rustique, hérité directement des chevaux ibériques du XVIᵉ siècle. Sélectionné pendant plus de quatre siècles dans des conditions naturelles difficiles ; chaleur, humidité, pénurie alimentaire et maladies tropicales. Il a développé une résilience biologique remarquable. Ces qualités génétiques en font un modèle d’adaptation aux milieux subtropicaux et un réservoir naturel de gènes de robustesse.
Le Criollo paraguayen appartient à la grande famille des chevaux Criollos d’Amérique du Sud (Argentine, Uruguay, Brésil, Chili, Paraguay Cependant, son isolement géographique et son élevage extensif lui ont permis de conserver une identité morphologique propre : plus compact, à l’encolure forte et au tempérament plus calme. Il représente donc une sous-population précieuse dans l’équilibre génétique global du tronc Criollo continental, contribuant à maintenir la diversité intra-raciale.
Grâce à sa résistance naturelle, son endurance et sa sobriété alimentaire, le Cheval du Paraguay offre un potentiel d’amélioration génétique pour d’autres races tropicalisées ou orientées vers le travail extensif. Il constitue un modèle d’étude intéressant pour les chercheurs en génétique animale et les programmes visant à renforcer la longévité, la fertilité et la rusticité des chevaux de travail dans les zones chaudes.
L’histoire du Cheval du Paraguay commence au XVIᵉ siècle, lors de la conquête espagnole du bassin du Río de la Plata. Les premiers chevaux sont introduits en 1541 par l’expédition d’Álvar Núñez Cabeza de Vaca, transitant depuis les côtes brésiliennes de Santa Catalina et Paraná vers la région d’Asunción. Ces animaux, issus du cheval andalou et du Barbe nord-africain, s’adaptent rapidement aux conditions du Chaco paraguayen, une région exigeante mêlant chaleur, sécheresse et vastes pâturages.
Pendant plus de trois siècles, les chevaux du Paraguay évoluent sans apport étranger significatif. Cet isolement géographique, combiné à une sélection naturelle sévère, a façonné un type rustique, endurant et frugal, capable de survivre là où d’autres chevaux échouent. Les populations équines se sont adaptées aux besoins des colons, des éleveurs et des vaqueros guaranis, servant à la fois de monture de travail, de guerre et de transport.
Au XIXᵉ siècle, avec la formalisation des élevages et l’organisation régionale des stud-books, les chevaux paraguayens sont reconnus comme une branche locale du tronc Criollo sud-américain, aux côtés des lignées argentine, brésilienne, chilienne et uruguayenne. La race paraguayenne se distingue néanmoins par sa taille plus réduite, son ossature dense et son caractère plus calme, reflets de la sélection en milieu tropical. Les échanges entre éleveurs voisins se sont intensifiés après la guerre du Chaco (1932-1935), période où les chevaux ont joué un rôle majeur dans la logistique militaire et les déplacements.
La création, en 2003, de l’Asociación de Criadores de Caballos Criollos del Paraguay (ACCCP) marque une étape essentielle dans la reconnaissance officielle du stud-book national. Depuis, le Paraguay participe régulièrement aux concours de morphologie et d’endurance organisés par la Fédération Internationale des Chevaux Criollos (FICCC), consolidant sa place au sein du réseau continental. Aujourd’hui, le Criollo paraguayen représente un symbole vivant du Paraguay rural, témoin de quatre siècles de coévolution entre l’homme, le cheval et les vastes plaines du Chaco.
Le Cheval du Paraguay, fidèle au type Criollo, est reconnu pour son caractère exceptionnellement stable. Il se distingue par un tempérament calme, attentif et docile, tout en restant vivace et volontaire au travail. Ce comportement équilibré découle d’une sélection naturelle multiséculaire, où seuls les individus gérables, endurants et mentalement solides ont survécu dans les conditions du Chaco paraguayen.
Élevé dans de vastes espaces ouverts, le Criollo paraguayen a développé une forte autonomie et une grande intelligence de terrain. Il est capable de s’adapter rapidement aux changements de terrain ou de charge, ce qui en fait un excellent cheval de ranch. Son instinct de conservation très développé lui permet d’éviter les obstacles et de se déplacer avec prudence sur les sols difficiles.
Le cheval paraguayen établit une relation de confiance durable avec son cavalier. Les vaqueros soulignent sa fidélité, sa mémoire et son dévouement au travail, qualités recherchées pour les tâches quotidiennes d’élevage bovin. Il supporte sans difficulté les longues journées de monte et conserve un comportement régulier même sous forte chaleur ou fatigue prolongée.
Sous la selle, le Criollo paraguayen combine énergie contrôlée et grande douceur de contact. Il ne présente ni nervosité excessive ni lenteur : c’est un cheval éveillé, réactif et sûr, particulièrement agréable à monter en extérieur. Cette juste mesure entre sang et calme fait de lui un compagnon fiable, adapté aussi bien au travail du bétail qu’à l’équitation de loisir.
« Le Criollo paraguayen ne cherche pas la gloire : il avance, infatigable, comme le vent chaud des plaines. »
Le Criollo paraguayen demeure un symbole du travail rural traditionnel et du vaquero paraguayen. Cependant, la mécanisation progressive des activités d’élevage et la diminution du cheptel équin de travail menacent la transmission de ce patrimoine vivant. Les éleveurs, regroupés autour de l’Asociación de Criadores de Caballos Criollos del Paraguay (ACCCP), œuvrent à maintenir la pureté du type tout en favorisant son usage culturel et sportif, notamment à travers les concours de morphologie et les épreuves fonctionnelles criollas.
Au-delà du travail du bétail, la race suscite un intérêt croissant dans les domaines de l’équitation de loisir, de la randonnée et des manifestations rurales. Sa docilité, sa résistance et son pied sûr le rendent parfaitement adapté aux centres d’écotourisme et aux circuits équestres de découverte du Chaco et des zones rurales. Cette diversification des usages contribue à renforcer la visibilité du Criollo paraguayen et à assurer la pérennité économique de son élevage.
L’intégration du Paraguay dans le réseau continental des stud-books Criollos permet une ouverture génétique maîtrisée et un partage d’expertise entre les pays d’Amérique du Sud. Cette coopération régionale, notamment avec les stud-books argentin et brésilien , favorise l’harmonisation des standards, la participation aux concours internationaux de la FICCC, et la valorisation de la race à l’échelle sud-américaine.
Le défi principal consiste à conserver l’identité fonctionnelle du Criollo paraguayen tout en valorisant ses qualités modernes : robustesse, équilibre, endurance et adaptabilité. L’évolution vers un cheval de loisir et d’endurance tropical constitue une voie prometteuse pour la préservation génétique de cette race emblématique, pilier de la culture rurale paraguayenne.
Le Cheval du Paraguay est reconnu pour sa robustesse naturelle et sa résistance hors norme aux conditions extrêmes du climat subtropical. Issu d’une sélection naturelle rigoureuse dans le Chaco paraguayen, il a développé une immunité élevée et une tolérance remarquable à la chaleur, à la sécheresse et aux parasites. Les individus supportent aisément les grandes amplitudes thermiques, les pâturages pauvres et les conditions d’hygiène variables, sans perte notable de vitalité.
Aucune maladie génétique spécifique n’est documentée chez le Criollo paraguayen. Comme pour l’ensemble du tronc Criollo sud-américain, la diversité génétique reste élevée, limitant les risques de dérive consanguine et de troubles métaboliques. Les affections typiques des races intensivement sélectionnées (syndromes articulaires, myopathies, troubles respiratoires) sont quasiment absentes.
La plupart des chevaux Criollos paraguayens vivent pieds nus, bénéficiant de sabots durs et compacts parfaitement adaptés aux terrains arides et caillouteux. Le ferrage n’est requis que pour les activités sportives ou sur sols abrasifs prolongés. Un entretien minimal suffit : un régime à base de pâturage naturel, complété occasionnellement de fourrages secs en saison sèche.
L’espérance de vie moyenne se situe entre 25 et 30 ans, avec une longévité fonctionnelle exceptionnelle : de nombreux chevaux restent actifs au travail jusqu’à 20 ans passés. Leur récupération rapide après effort, même sous fortes chaleurs, illustre la qualité physiologique et cardiorespiratoire de la race.