Continent : Amérique
Pays : Uruguay
Poids : 350 – 450 kg
Taille : 140 – 150 cm
Le terme cimarrón vient de l’espagnol colonial et signifie redevenu sauvage ou marron. Il s’appliquait aux animaux domestiques (bovins, chiens, chevaux) qui s’étaient échappés ou avaient été abandonnés, puis s’étaient multipliés en liberté. Les premiers chevaux arrivèrent dans la région du Río de la Plata au XVIᵉ siècle, apportés par les conquistadores espagnols, notamment par les expéditions de Pedro de Mendoza (1536) et d’Asunción.
Certains furent perdus ou laissés en liberté, formant des troupeaux errants. Dans les vastes pampas uruguayennes, ces chevaux se sont adaptés à un environnement rude : alternance de sécheresses, inondations et pâturages saisonniers. Ils ont évolué naturellement vers un type compact, endurant et sobre, capable de survivre sans soins humains. Au fil du temps, les gauchos ont capturé, dressé et sélectionné ces chevaux marrons pour les travaux d’estancia, donnant naissance à une tradition équestre forte en Uruguay. Les chevaux Cimarrones sont donc considérés comme les ancêtres directs du cheval Criollo uruguayen, race aujourd’hui standardisée et encadrée par un stud-book officiel.
On trouve encore des populations semi-sauvages dans des régions rurales peu peuplées d’Uruguay (estancias de l’intérieur, zones de pâturages extensifs). Ces chevaux sont souvent capturés, sélectionnés et domestiqués pour servir de montures de travail. La région principale reste le centre et nord de l’Uruguay, zones d’élevage extensif bovin.
Le Cimarrón est crucial car il a conservé des caractères originels des chevaux ibériques introduits au XVIᵉ siècle. Il a transmis rusticité, endurance et sobriété alimentaire au Cheval Criollo, race aujourd’hui standardisée et diffusée dans tout le Cône Sud (Uruguay, Argentine, Brésil, Chili). Il représente donc un réservoir de diversité génétique pour renforcer la rusticité et la résistance dans les programmes d’élevage.
Dans les pampas fertiles de l’Uruguay, sans prédateurs naturels, ces chevaux se multiplient rapidement. Les troupeaux « cimarrones » (sauvages) deviennent si abondants qu’ils constituent une ressource convoitée pour la viande, les peaux et surtout les montures.
Les populations locales et les colons développent la culture gaucha en utilisant ces chevaux libres. Le Cimarrón devient la monture emblématique des cavaliers des plaines : rustique, agile, maniable et infatigable. Il est utilisé pour la chasse au bétail marron et le travail d’estancia.
Pendant les guerres d’indépendance et les conflits du Río de la Plata, les chevaux Cimarrones servent massivement de montures militaires. Leur endurance et leur sobriété en font des alliés précieux dans les campagnes. Progressivement, une sélection plus organisée débouche sur la formalisation du cheval Criollo, descendant direct du Cimarrón.
Tandis que le cheval Criollo est reconnu officiellement (stud-book en 1941 en Uruguay), les Cimarrones en liberté déclinent, repoussés par l’expansion agricole et l’organisation des élevages. Ils restent cependant présents dans certaines zones reculées et continuent d’inspirer l’imaginaire national.
Aujourd’hui, le Cimarrón n’a pas de stud-book propre, mais reste considéré comme une population ancestrale et un symbole de rusticité. Des initiatives locales encouragent sa préservation, parfois en semi-liberté, en lien avec le tourisme rural et la culture gaucha. Il demeure l’ancêtre du Cheval Criollo uruguayen, fleuron de l’élevage équin national.
Issu de générations en liberté, le Cimarrón a conservé une grande vigilance et une réactivité face aux stimuli extérieurs. Il sait économiser ses forces et trouver nourriture ou eau dans des conditions difficiles.
C’est un cheval qui supporte la chaleur, le froid, la sécheresse et la vie en plein air. Il se contente de pâturages pauvres, ce qui en fait une monture peu coûteuse à entretenir.
Naturellement énergique, parfois méfiant, surtout lorsqu’il est capturé jeune. Cependant, une fois dressé, il devient fiable, courageux et volontaire.
Il incarne la vivacité et la bravoure nécessaires aux travaux du bétail. Il est rapide dans ses réactions, agile, avec un instinct de maniabilité très développé.
Au départ plus réservé et farouche qu’un cheval issu d’élevage. Avec un dressage patient et cohérent, il devient un compagnon sûr, robuste et infatigable. Les gauchos l’apprécient pour sa loyauté et sa capacité à travailler de longues journées sans faiblir.
Rustique, endurant, intelligent, parfois têtu, mais courageux et d’une fidélité remarquable lorsqu’il est bien traité.
Le Cimarrón en tant que population féale tend à disparaître avec l’expansion de l’agriculture moderne et l’organisation stricte de l’élevage. Toutefois, il conserve une valeur patrimoniale et symbolique forte, au même titre que le chien Cimarrón (race nationale). Il est probable que, dans l’avenir, le Cimarrón reste reconnu comme ancêtre et patrimoine vivant du cheval Criollo, mais non comme race indépendante avec stud-book. Certains projets de conservation visent à maintenir de petits troupeaux en semi-liberté, en lien avec le tourisme rural et la mémoire des gauchos.
Issu d’une sélection entièrement naturelle, le Cimarrón est extrêmement résistant aux maladies courantes des chevaux domestiques.
Ses origines féales en font un cheval peu sujet aux pathologies liées à l’élevage intensif (coliques d’écurie, problèmes respiratoires, ulcères).
Durs et bien conformés, rarement sujets aux fourbures ou aux abcès. La ferrure est souvent inutile.
Forte résistance aux parasites internes et externes, acquise par adaptation au milieu pampéen.
Sa durée de vie active est longue (20–25 ans en travail), certains individus vivant jusqu’à 30 ans en bonne condition.
En résumé : le Cimarrón est un cheval très rustique et sain, modèle de sobriété et de résilience, mais qui nécessite une adaptation progressive lorsqu’il passe de la vie libre aux soins modernes.