Continent : Europe
Pays : Portugal
Poids : 250 – 300 kg
Taille : 120 – 135 cm
Le Garrano est un poney primitif du nord du Portugal, surtout présent dans les régions du Minho et du Trás-os-Montes.
C’est une des plus anciennes races ibériques, avec des traces dès la préhistoire.
Il a longtemps servi aux paysans pour :
Aujourd’hui, il est aussi élevé pour la conservation de la biodiversité et parfois utilisé en randonnée.
Le mot « Garrano » vient du portugais ancien garrano/garrana, qui désignait un petit cheval rustique, commun, souvent sauvage.
Ces régions montagneuses, au climat atlantique humide, offrent des pâturages naturels qui permettent au Garrano de vivre en semi-liberté.
Présent dans quelques zones limitrophes de la Galice, où il partage son origine avec le caballo de pura raza gallega. Quelques populations hybrides existent en zones frontalières de montagne, mais le centre de conservation reste portugais.
Le Garrano est intégré dans plusieurs programmes de gestion environnementale :
Parc National de Peneda-Gerês
Aires protégées de Trás-os-Montes et du Douro. Ces zones utilisent le Garrano comme brouteur naturel pour prévenir les incendies et maintenir l’équilibre écologique.
Quelques élevages privés existent aujourd’hui dans d’autres régions du Portugal, mais ils restent marginaux. Le Garrano est très rare en dehors de la péninsule Ibérique : quelques spécimens sont conservés dans des programmes européens de préservation génétique (notamment en France, Allemagne et Pays-Bas, souvent dans des parcs de races primitives).
Le Garrano est l’un des plus anciens témoins du cheval ibérique préhistorique. Ses caractéristiques morphologiques (taille réduite, silhouette compacte, robe bai foncé ou noir) rappellent fortement les chevaux représentés dans l’art rupestre paléolithique du Portugal (vallée de Côa).
Il a probablement contribué à la formation de races ibériques plus prestigieuses comme le Lusitanien et l’Andalou. Proche génétiquement du poney galicien (Caballo de Pura Raza Gallega), avec lequel il partage une origine commune. Apparenté au Sorraia, autre cheval primitif portugais, même si le Garrano a conservé un format plus massif et montagnard. Certaines analyses ADN montrent une proximité avec des populations équines celtiques anciennes, ce qui renforce son statut de réservoir génétique unique.
En tant que race rustique et autochtone, le Garrano conserve des gènes de résistance (aux maladies, aux conditions climatiques rudes et au manque de ressources). Sa capacité d’adaptation et son endurance en font une ressource précieuse pour l’amélioration génétique des races modernes (particulièrement pour renforcer rusticité, fertilité et longévité).
Le Garrano est utilisé dans des projets de réensauvagement et de gestion durable des paysages du nord du Portugal. Par son pâturage, il contribue à limiter la prolifération de broussailles et donc à réduire les risques d’incendies de forêt.
La FAO classe le Garrano parmi les races équines à protéger car il représente un patrimoine génétique rare. Des programmes de sauvegarde et de reproduction en race pure sont soutenus par les autorités portugaises et des associations locales.
Le Garrano est considéré comme l’un des chevaux les plus anciens de la péninsule Ibérique. Des représentations rupestres dans la vallée de Côa (Portugal), datées du Paléolithique supérieur, montrent des chevaux très proches de son modèle : petite taille, silhouette compacte, robe sombre.
Probable descendant direct des chevaux ibériques primitifs, il est resté isolé dans les zones montagneuses du nord du Portugal, ce qui a favorisé la conservation de son type. Durant l’Antiquité, il est utilisé comme poney de bât et monture légère par les peuples locaux (Callaeci, Lusitaniens).
Des auteurs romains mentionnent de petits chevaux robustes dans le nord-ouest de l’Hispania, très ressemblants au Garrano actuel.
Les Garranos servent de chevaux de guerre légers, appréciés pour leur agilité dans les terrains montagneux. Ils participent à la cavalerie des royaumes chrétiens du nord de la péninsule lors de la Reconquista. Leur rusticité les rend indispensables aux paysans montagnards pour le transport de charges et les travaux agricoles. Des croisements ponctuels avec des chevaux plus grands (andalous, arabes, berbères) ont eu lieu, mais sans faire disparaître leur type originel.
Le Garrano reste un cheval rural polyvalent :
Dans certaines régions, il a servi de base d’amélioration pour des races ibériques de plus grande taille (notamment le Lusitanien et des chevaux de Galice). Son rôle décline progressivement avec l’apparition de chevaux plus puissants et l’évolution des pratiques agricoles.
La mécanisation agricole provoque une chute dramatique des effectifs. Dans les années 1940–1960, la race frôle l’extinction. Quelques populations en semi-liberté subsistent dans les montagnes du Minho et de Trás-os-Montes. Dans les années 1970, un stud-book officiel est ouvert et des programmes de sauvegarde sont lancés. Le Garrano est reconnu comme une race patrimoniale et intégrée aux politiques de conservation de la biodiversité.
Aujourd’hui, le Garrano est élevé surtout en semi-liberté dans les parcs naturels du nord du Portugal (Peneda-Gerês, Barroso, Montesinho). Il joue un rôle écologique majeur dans la prévention des incendies de forêt grâce au pâturage extensif. La race est également mise en avant dans le tourisme rural et culturel (randonnées, fêtes traditionnelles, équitation de loisirs). Malgré sa rareté, le Garrano bénéficie d’une reconnaissance croissante au niveau national et européen comme trésor génétique et culturel.
Historiquement utilisé par les paysans et bergers, il a développé une relation de confiance pragmatique avec l’humain. Aujourd’hui, il est recherché pour l’équitation de loisir pour enfants, l’attelage léger, et parfois pour des projets d’équithérapie grâce à son tempérament doux.
Le Garrano est un cheval robuste, intelligent, docile et sûr, adapté aussi bien à la vie en semi-liberté qu’à une utilisation moderne en loisir ou en écotourisme.
Malgré un effectif réduit (quelques milliers d’individus seulement, dont une part en semi-liberté), le Garrano bénéficie aujourd’hui de programmes de protection soutenus par l’État portugais et l’Union Européenne. Le maintien du stud-book officiel et la sensibilisation des éleveurs locaux sont essentiels pour éviter la dilution génétique par croisements non contrôlés.
Le Garrano est de plus en plus utilisé comme outil de gestion des paysages :
Cette fonction écologique, valorisée par les politiques publiques, assure à la race un rôle durable dans l’économie rurale.
Le Garrano représente un symbole identitaire du nord du Portugal :
Il attire l’intérêt des visiteurs pour l’écotourisme, ce qui contribue à dynamiser les zones rurales.
Bien que de petite taille, le Garrano reste un poney polyvalent :
Son caractère docile et rustique permet d’envisager une place croissante dans l’équitation de proximité et éducative.
Son patrimoine génétique ancien en fait une ressource précieuse pour la recherche (études de phylogénie équine, liens avec les chevaux préhistoriques ibériques). Il pourrait servir de réservoir génétique pour renforcer la rusticité d’autres races menacées ou trop spécialisées.
Le Garrano n’est plus un simple « poney de montagne » : il s’oriente vers une triple valorisation – écologique, culturelle et patrimoniale – qui devrait assurer sa survie à long terme.
Le Garrano est un cheval en excellente santé naturelle, peu sujet aux pathologies, mais qui nécessite une vigilance génétique et une gestion alimentaire adaptée lorsqu’il est élevé en dehors de son habitat montagnard.