Trotteur français - TF

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Trotteur français à l'hippodrome de la Cépière. - Photo : Clément Gruin (Wikimedia, CC-BY-SA 4.0)

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Mensurations

Poids : 500 – 600 kg

Taille : 155 – 170 cm

Robes

  • Alezan : Poils fauves à rouges, crins assortis mais sans noir.
  • Bai : Corps fauve, crins noirs, extrémités souvent noires.
  • Rouan : Mélange fixe de poils blancs avec la robe de base, ne s'éclaircit pas.

Disciplines et aptitudes

  • Saut d’obstacles : Franchissement d’obstacles sur un parcours.
  • Endurance : Course de longue distance testant la résistance.
  • TREC : Techniques de Randonnée Équestre de Compétition.
  • Courses : Courses hippiques de vitesse sur piste.
  • Loisir
  • Cavalerie / Militaire : Utilisé comme monture pour les campagnes militaires, notamment lors de conflits comme les guerres anglo-boers. Apprécié pour sa robustesse, son endurance et sa résistance aux maladies.

Gallery

Le Trotteur français est désormais fortement imprégné par le Standardbred américain. - Photo : Izzypie Isabella Marks, AU

Le Trotteur français est désormais fortement imprégné par le Standardbred américain. - Photo : Izzypie Isabella Marks, AU

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Jument trotteur français, au trot, en liberté. - Photo : Kili77

Jument trotteur français, au trot, en liberté. - Photo : Kili77

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Tête d'un trotteur français alezan harnaché. - Photo : Amélie Tsaag Valren

Tête d'un trotteur français alezan harnaché. - Photo : Amélie Tsaag Valren

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Course de trot monté à l'hippodrome de Vincennes. - Photo : Myrabella / Wikimedia Commons

Course de trot monté à l'hippodrome de Vincennes. - Photo : Myrabella / Wikimedia Commons

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Hongre Trotteur français participant à un concours de saut d'obstacles. - Photo : Eponimm

Hongre Trotteur français participant à un concours de saut d'obstacles. - Photo : Eponimm

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Stud-book

Nom : Stud-book du Trotteur Français
Création : 1922

Origine

Le Trotteur Français est une race chevaline originaire de France, plus précisément de la région de Basse-Normandie, qui demeure encore aujourd’hui le principal berceau d’élevage de la race.


C’est autour de villes comme Caen, Argentan ou Cherbourg que se sont tenues les premières courses au trot dès 1836, sous l’impulsion d’Éphrem Houël, figure essentielle du développement hippique français.


Le Trotteur Français résulte de croisements entre des juments normandes et plusieurs races étrangères : le Trotteur Norfolk (Angleterre), le Pur-sang et le Trotteur d’Orlov (Russie).


Le climat tempéré, les prairies riches et l’expertise des éleveurs normands ont permis l’émergence d’un cheval rapide, endurant et robuste, idéal pour les courses de trot attelé ou monté. Le stud-book de la race a été ouvert en 1906, et le nom officiel de « Trotteur Français » a été adopté en 1922.


Depuis, la Basse-Normandie reste au cœur de la filière, tant pour la reproduction que pour l’entraînement des trotteurs.

Importance génétique

Le Trotteur Français joue un rôle génétique central dans la sélection des chevaux de course en France. Issu d’un croisement raisonné entre des juments normandes et des étalons étrangers performants (notamment le Trotteur Norfolk, le Pur-sang et le Trotteur d’Orlov), il a donné naissance à une lignée spécifiquement adaptée au trot, où la vitesse, la régularité de l’allure, la résistance à l’effort et la précocité sont des critères essentiels.


Au fil des générations, le stud-book a intégré, avec rigueur, des apports contrôlés de sang Standardbred américain, améliorant la précocité et la performance sans compromettre la robustesse du modèle. Cette influence américaine reste visible dans les lignées modernes, notamment à travers des reproducteurs marquants comme Florestan, Granit ou Ready Cash, véritables piliers de la génétique actuelle.


La race apporte également des qualités recherchées en croisement, comme sa docilité, sa puissance d’arrière-main, et son aptitude à l’attelage. Elle est reconnue comme facteur de Selle Français, permettant l’intégration de certaines juments trotteuses dans la génétique du cheval de sport français.


Grâce à une structuration rigoureuse du stud-book depuis 1906, le Trotteur Français a conservé une identité génétique forte, tout en s’adaptant aux exigences de la filière hippique moderne.


Morphologie & traits physiques

Icône Encolure

ENCOLURE

Moyenne à longue, bien orientée, musclée sans être lourde.
Icône Sabot

SABOT

De taille moyenne, solides, bien conformés.
Icône Tête

TÊTE

Taille moyenne à longue, souvent profil rectiligne ou légèrement convexe.
Icône Oreilles

OREILLES

Moyennes à longues mobiles, bien orientées.
Icône Yeux

YEUX

Grands, expressifs, souvent foncés, bien implantés.
Icône Poitrail

POITRAIL

Ouvert et profond, bon développement thoracique, gage d’endurance.
Icône Garrot

GARROT

Bien sorti, long, parfois haut chez les sujets proches du Pur-sang.
Icône Dos

DOS

Droit ou très légèrement ensellé.
Icône Rein

REIN

Court à moyen, bien attaché, musclé.
Icône Croupe

CROUPE

Moyennement inclinée, large, musclée.
Icône Membres antérieurs

MEMBRES ANTÉRIEURS

Solides, avec des avant-bras musclés et des canons secs.
Icône Membres postérieurs

MEMBRES POSTÉRIEURS

Très puissants, cuisses longues, jarrets solides.
Icône Articulations

ARTICULATIONS

Sèches, larges, bien dessinées : adaptées à l’effort soutenu.
Icône Ossature

OSSATURE

Ossature solide, mais sans lourdeur.
Icône Musculature générale

MUSCULATURE GÉNÉRALE

Musculature bien répartie.
Icône Silhouette globale

SILHOUETTE GLOBALE

Allure élégante, tendue, de type demi-sang. Impression générale de vigueur, souplesse et équilibre.

Histoire

Premiers pas des courses au trot en France :

L’histoire du Trotteur Français commence au tout début du XIXe siècle, lorsque des passionnés et des officiers de cavalerie, comme Éphrem Houël, militent pour la création de courses de trot attelé sur le territoire français.


Dès 1836, les premières épreuves officielles sont organisées sur la grève de Cherbourg, suivies en 1837 par l’inauguration de l’hippodrome de Caen, réservé aux chevaux nés en Normandie. Ces événements marquent la naissance d’une tradition profondément ancrée dans le paysage hippique normand.


Formation progressive d’un type trotteur :

À partir des années 1830, des juments locales normandes sont croisées avec des étalons de races étrangères telles que le Trotteur Norfolk (aujourd’hui disparu), le Pur-sang anglais et le Trotteur d’Orlov russe. Ces croisements visent à obtenir un cheval puissant, rapide et endurant, apte à performer au trot monté comme attelé.


Entre 1850 et 1880, les premiers grands étalons fondateurs de la race voient le jour, comme Conquérant, Normand, ou Phaéton, dont les lignées marquent encore la génétique moderne.


Structuration et reconnaissance officielle :

En 1864, la création de la Société d'encouragement à l'élevage du cheval français de demi-sang permet de structurer l’élevage et les courses. Le stud-book du Trotteur Français est officiellement ouvert en 1906.


Toutefois, ce n’est qu’en 1922 que la race est reconnue sous son nom actuel. Initialement ouvert à tous les chevaux capables de trotter 1 km en moins d’1’42, le registre devient fermé en 1937, consolidant ainsi l'identité génétique française du trotteur.


L’influence contrôlée du Standardbred américain :

Durant le XXe siècle, et particulièrement après la Seconde Guerre mondiale, le Trotteur Français reçoit des apports mesurés de sang Standardbred américain, avec des reproducteurs comme Florestan, Granit ou Kimberland. Ces croisements, parfois clandestins au départ, apportent précocité, explosivité, et modernité morphologique à la race.

Dans les années 1980–1990, ces influences sont régularisées et encadrées par la SECF, avant la re-fermeture définitive du stud-book.


Une race reine des hippodromes :

Depuis les années 1950, le Trotteur Français s’est imposé comme l’une des meilleures races de trotteurs au monde. Des chevaux légendaires comme Gélinotte, Ourasi, Idéal du Gazeau, Une de Mai, Jag de Bellouet, Ready Cash, Bold Eagle ou Face Time Bourbon ont porté les couleurs françaises au sommet du trot mondial, notamment dans le mythique Prix d’Amérique, couru à l’hippodrome de Vincennes.

Comportement & caractère

Le Trotteur Français est réputé pour son tempérament docile, volontaire et équilibré, fruit d’une sélection orientée exclusivement vers la performance au trot. Les chevaux les plus nerveux, instables ou peu coopératifs étant rapidement écartés de la reproduction ou de la compétition, la race a naturellement évolué vers des individus fiables et agréables à manipuler, aussi bien à l’entraînement qu’en course.


Ce cheval fait preuve d’une grande générosité à l’effort, d’un esprit combatif et d’une endurance physique remarquable, ce qui en fait un compétiteur déterminé, capable de maintenir le trot à haute vitesse sur de longues distances. En parallèle, il conserve une grande capacité d’adaptation, ce qui facilite sa reconversion vers le loisir ou d’autres disciplines après sa carrière en courses.


Son caractère posé, calme et souvent affectueux en fait également un partenaire de choix pour les cavaliers amateurs, les centres équestres, ou même des projets de médiation animale, à condition qu’il ait bénéficié d’un débourrage respectueux et d’une transition bien menée après les courses.


"Cheval endurant, docile et combatif, le Trotteur Français allie performance sportive et grande adaptabilité, aussi fiable sur les hippodromes qu’en loisir."

Zone d'élevage

Le berceau principal du Trotteur Français se situe en Basse-Normandie, une région historiquement liée à l’élevage équin, et plus particulièrement au développement des courses de trot. Cette zone regroupe à elle seule une majorité des naissances chaque année, grâce à la concentration de haras, de centres d’entraînement et d’hippodromes historiques comme ceux de Caen, Argentan, Vire ou Graignes.


En plus de la Normandie, l’élevage du trotteur s’est étendu à d’autres régions du quart nord-ouest de la France, notamment les Pays de la Loire, la Bretagne, la Haute-Normandie, ainsi que certaines zones du Sud-Ouest, comme le Lot-et-Garonne ou les Landes.


Les éleveurs sont souvent de petites structures familiales, possédant une ou deux juments, qu’ils élèvent, dressent et entraînent eux-mêmes, dans un circuit où la passion et la transmission du savoir-faire priment.


Cette implantation géographique reste liée à la tradition, mais aussi à l’existence d’un maillage d’infrastructures adaptées : pistes d’entraînement, vétérinaires spécialisés, marchés de reproducteurs, et formations dédiées aux jeunes chevaux.

Perspectives futures

Le Trotteur Français bénéficie d’une place stable et stratégique dans la filière équine française, mais son avenir dépend étroitement de l’évolution du marché des courses au trot. La race continue d'être sélectionnée avec rigueur pour répondre à une demande exigeante : des chevaux précoces, performants et adaptés à la compétition internationale.


Depuis les années 2000, on observe une volonté de maintenir un équilibre génétique entre les lignées traditionnelles françaises et les apports de sang Standardbred américains, désormais bien intégrés dans le patrimoine de la race. Cette politique vise à conserver l’identité française du modèle tout en restant compétitif face à une concurrence mondialisée.


La SECF (Société d’encouragement à l’élevage du cheval français) met également en place des mesures de limitation des naissances, afin de renforcer la sélection qualitative et de stabiliser les effectifs autour de 8 000 à 9 000 naissances annuelles. Cela permet de concentrer les investissements sur les chevaux les plus prometteurs.


Parallèlement, le marché de la reconversion prend de l’ampleur : de plus en plus de réformés trouvent une seconde carrière dans les disciplines de loisir, saut d’obstacles, randonnée, voire équithérapie. Cette tendance donne une nouvelle valeur à la race en dehors des hippodromes, tout en répondant à des enjeux de bien-être animal et de responsabilité sociale.


Ainsi, les perspectives du Trotteur Français reposent sur un double défi : rester une référence dans les courses de trot, tout en valorisant ses capacités sportives et relationnelles dans d'autres univers équestres.

Santé

Le Trotteur Français est globalement reconnu pour sa robustesse, sa résistance à l’effort et sa bonne longévité en carrière, des qualités renforcées par une sélection rigoureuse sur la performance. Cependant, comme toute race soumise à une forte pression de sélection sportive, il présente certaines prédispositions génétiques à surveiller.


Parmi les affections les plus étudiées figure l’ostéochondrite, une maladie articulaire dont la sensibilité peut être héréditaire, en lien avec le développement rapide et l’intensité des efforts imposés dès le jeune âge. Des programmes de dépistage et de prévention sont régulièrement menés pour réduire son incidence dans les lignées reproductrices.


Par ailleurs, le Trotteur Français est porteur, à une fréquence élevée (environ 78 %), de la mutation du gène DMRT3, aussi appelée "gène du trot", qui influence positivement sa capacité à maintenir des allures stables à haute vitesse. Bien que bénéfique en course, cette mutation peut être un frein à une reconversion rapide vers les disciplines nécessitant un bon galop, comme le saut d’obstacles.


En dehors de ces éléments, la race présente une bonne solidité des membres, des pieds réputés durs, et une résilience cardio-respiratoire adaptée aux efforts prolongés. Avec une alimentation équilibrée, un travail progressif et un suivi vétérinaire régulier, le Trotteur Français peut vivre en bonne santé bien au-delà de sa carrière sportive.


Allures et figures de dressage

TROT

Le trot est une allure symétrique et diagonale, à deux temps, dans laquelle le cheval déplace simultanément un antérieur et le postérieur opposé (diagonaux). Chez le Trotteur Français, cette allure est naturellement très rapide et stable, et elle est strictement imposée en course. Toute rupture (galop ou saut de l’allure) entraîne une disqualification. La sélection de la race est centrée sur la capacité à maintenir ce trot à haute vitesse sans rupture, parfois au-delà de 50 km/h.

Chevaux célèbres

Ourasi

Né le 07/05/1980

Quatre fois vainqueur du Prix d'Amérique (1986, 1987, 1988, 1990), surnommé "le roi fainéant" pour sa décontraction légendaire. Véritable icône du trot français.

Gélinotte

Né le 26/03/1950

Double gagnante du Prix d’Amérique (1956, 1957) et de l’Elitloppet, première star internationale du trot.

Ready Cash

Né le 10/05/2005

2 Prix d’Amérique (2011, 2012), père de Bold Eagle, Face Time Bourbon

Bold Eagle

Né le 03/05/2011

Prix d’Amérique 2016 & 2017, multiple G1, fils de Ready Cash

Jag de Bellouet

Né le 22/05/1997

Prix d’Amérique 2005, Prix de Cornulier 2004, 2005, 2006

Autres images

Illustration vintage d’un Trotteur français au trot, en profil gauche, avec annotations morphologiques (tête, croupe, poitrail, membres). Style gravure sur fond parchemin.

Morphologie du Trotteur français : cheval athlétique et endurant, au poitrail profond, à la croupe musclée, et aux membres solides, représenté en mouvement dans un style gravure classique.

Source : Source

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