Continent : Amérique
Pays : Brésil
Taille : 140 – 154 cm
Le Campeiro est originaire des hautes terres du sud du Brésil, principalement dans les États de Santa Catarina, Paraná et Rio Grande do Sul. Il descend des chevaux ibériques introduits par les colons portugais et espagnols au XVIᵉ siècle, notamment du Barb, du Lusitanien et du cheval andalou.
Au fil des siècles, ces chevaux laissés à l’état semi-sauvage se sont adaptés au relief montagneux et au climat rigoureux de la région. Cette évolution naturelle a forgé un cheval rustique, sobre et résistant, parfaitement adapté aux travaux agricoles et à l’élevage extensif pratiqué dans les fazendas du sud du pays.
Le cœur historique de l’élevage du Campeiro se situe dans l’État de Santa Catarina, notamment dans les plaines d’altitude du Planalto Catarinense. Cette région de montagnes tempérées, aux hivers froids et aux pâturages naturels abondants, a favorisé le développement d’un cheval endurant, trapu et résistant. Les villes de Lages, Campos Novos et Curitibanos sont reconnues comme les centres fondateurs de la race, où les premiers troupeaux ont été recensés dès le XIXᵉ siècle.
L’élevage du Campeiro s’est ensuite étendu vers les États voisins du Paraná et du Rio Grande do Sul, où il a trouvé des conditions écologiques similaires : prairies vallonnées, climats humides et culture de l’élevage extensif. Dans ces régions, il est utilisé principalement pour les travaux de bétail, la traction légère et les déplacements sur de longues distances à travers des terrains accidentés. Ces zones assurent aujourd’hui la pérennité et la diversité génétique du cheptel.
Bien que son élevage reste géographiquement limité au sud du Brésil, le Campeiro est désormais reconnu comme symbole du patrimoine rural brésilien. Des programmes de préservation et de promotion, soutenus par les associations d’éleveurs et le Stud-book officiel, visent à maintenir la pureté de la race tout en encourageant sa diffusion dans d’autres régions du pays. Cette gestion locale mais rigoureuse fait du Campeiro un modèle d’équilibre entre préservation génétique et utilisation traditionnelle.
 
                 
                 
                 
                 
                 
                 
                 
                 
                 
                 
                 
                 
                 
                 
                Le Campeiro représente un maillon essentiel de la filiation ibérique en Amérique du Sud. Descendant direct des chevaux espagnols et portugais importés durant la colonisation, il a conservé des gènes de robustesse, d’endurance et de sobriété issus du Barb et du Lusitanien. Cette conservation naturelle, sans croisements massifs modernes, en fait une lignée génétiquement stable et précieuse pour l’étude des adaptations équines dans les environnements tropicaux et montagneux.
Grâce à des siècles d’évolution dans un milieu exigeant — reliefs accidentés, climats humides et ressources limitées. Le Campeiro a développé une résilience biologique exceptionnelle. Sa capacité à supporter les variations climatiques, à valoriser des pâturages pauvres et à résister aux maladies endémiques en fait une ressource génétique de premier ordre. Ces qualités sont particulièrement recherchées pour renforcer la rusticité et la longévité fonctionnelle d’autres races de travail ou de loisir du continent.
Inscrit au Stud-book national brésilien depuis 1985, le Campeiro est officiellement reconnu comme race indigène du Brésil. Son patrimoine génétique contribue à la préservation de la biodiversité équine locale et à la sauvegarde des lignées traditionnelles adaptées aux conditions rurales du Sud brésilien. Ce rôle conservatoire lui confère une importance stratégique dans les programmes de sauvegarde des races autochtones et de sélection naturelle contrôlée.
L’histoire du Campeiro s’enracine dans les débuts de la colonisation du Brésil méridional, lorsque les conquistadors espagnols et portugais introduisirent les premiers chevaux en Amérique du Sud au XVIᵉ siècle. Ces montures, issues principalement du cheval andalou, du Lusitanien et du Barb d’Afrique du Nord, furent utilisées par les colons et les missionnaires pour l’exploration, le transport et la surveillance du bétail.
Une partie de ces chevaux, échappés ou abandonnés, s’est adaptée aux plaines et montagnes du Sud du Brésil, donnant naissance à une population semi-sauvage d’une remarquable endurance.
Au fil des siècles, ces chevaux ont évolué sans sélection artificielle, soumis à la pression du climat et aux conditions de survie dans les régions montagneuses de Santa Catarina et du Paraná. Ce processus de sélection naturelle a consolidé un type équin unique : compact, rustique, sobre et intelligent. Le nom Campeiro, signifiant littéralement « cheval du champ » ou « cheval des plaines », reflète cette adaptation au travail rural et à la vie en liberté dans les fazendas du Sud brésilien.
Les éleveurs locaux commencèrent à reconnaître sa valeur utilitaire au XIXᵉ siècle, l’utilisant pour les tâches agricoles, le rassemblement du bétail et les déplacements sur terrains difficiles.
Le Campeiro a longtemps été considéré comme un simple cheval de travail, avant d’être reconnu comme race distincte en 1985 par le Ministère brésilien de l’Agriculture. Cette reconnaissance a conduit à la création du Stud-book national et de l’Association des Éleveurs de Chevaux Campeiro (ACCC), chargée de préserver la pureté de la race et d’en encadrer la reproduction.
Depuis lors, le Campeiro est devenu symbole du patrimoine équin du Sud du Brésil, souvent présenté lors de festivals ruraux et expositions agricoles. Il illustre la fusion entre tradition, rusticité et identité culturelle brésilienne, tout en étant étudié comme modèle de sélection naturelle réussie dans un environnement tropical et montagneux.
Le Campeiro se distingue par un caractère posé et docile, fruit de siècles d’adaptation à la vie en semi-liberté et au contact constant de l’homme dans les exploitations rurales. Il manifeste une grande stabilité émotionnelle, ce qui le rend fiable dans les tâches de longue durée et face aux imprévus du terrain. Ce tempérament calme, combiné à une volonté naturelle de coopérer, en fait un compagnon idéal pour les travaux agricoles, l’équitation de loisir ou les épreuves d’endurance.
Habitué à évoluer dans des environnements accidentés, le Campeiro fait preuve d’une intelligence instinctive et d’un bon sens du terrain. Il sait adapter son allure et ses appuis selon la difficulté du sol, tout en conservant une excellente réactivité aux aides du cavalier. Son comportement est souvent décrit comme vigilant mais non nerveux, ce qui le différencie de races plus sanguines. Cette capacité d’observation et d’adaptation traduit un équilibre entre vivacité et sérénité, très recherché chez les chevaux de travail.
Proche de son cavalier, le Campeiro développe une relation de confiance durable avec l’homme, héritée de son rôle historique dans les fazendas brésiliennes. Les éleveurs soulignent sa fidélité, son courage et sa persévérance, qualités essentielles dans les tâches rurales et les randonnées longues. Ce lien étroit entre l’homme et l’animal fait du Campeiro non seulement un cheval de travail fiable, mais aussi un symbole vivant de la culture gaucha du sud du Brésil.
« Le Campeiro ne se dresse pas, il se comprend. »
Le Campeiro, longtemps méconnu en dehors de son berceau brésilien, bénéficie aujourd’hui d’un regain d’intérêt grâce aux programmes de valorisation du patrimoine génétique autochtone. Les institutions brésiliennes, notamment l’Association des Éleveurs de Chevaux Campeiro (ACCC) et le Stud-book officiel, œuvrent à la promotion de la race sur le plan national. Son inscription dans les inventaires de biodiversité animale renforce sa légitimité et ouvre la voie à une reconnaissance internationale progressive, notamment dans le cadre des échanges culturels et scientifiques liés aux races locales d’Amérique du Sud.
Dans un contexte mondial marqué par le changement climatique et la recherche d’animaux plus sobres et résilients, le Campeiro offre un modèle d’équilibre entre rusticité et utilité. Sa capacité à s’adapter à des conditions climatiques variées, à se nourrir de ressources pauvres et à maintenir une bonne santé naturelle suscite l’intérêt des programmes d’élevage visant à réduire la dépendance aux soins vétérinaires et à préserver la diversité génétique. Ces qualités pourraient positionner le Campeiro comme un référent de durabilité dans les élevages équins du futur.
Malgré ces atouts, la race reste numériquement limitée, ce qui pose un défi pour la préservation de sa variabilité génétique. Les efforts actuels visent à maintenir des lignées saines tout en favorisant la sélection raisonnée. Parallèlement, le Campeiro est de plus en plus valorisé comme symbole culturel du Sud brésilien, présent dans les fêtes rurales, expositions et concours de monte traditionnelle . Ces initiatives, en reliant héritage culturel et développement durable, assurent à la race un avenir prometteur au sein du patrimoine équin brésilien.
Le Campeiro est l’une des races équines les plus robustes du Brésil, fruit d’une sélection naturelle sans intervention humaine prolongée. Son développement dans les zones montagneuses de Santa Catarina et du Paraná, caractérisées par un climat humide et des ressources parfois limitées, a favorisé la fixation de gènes de résistance aux maladies infectieuses et parasitaires. Les individus présentent généralement une excellente santé générale, une longévité fonctionnelle élevée et une récupération rapide après l’effort.
Habitué à vivre en extérieur toute l’année, le Campeiro montre une résilience remarquable face aux variations climatiques, qu’il s’agisse des froids hivernaux des hauts plateaux ou des étés tropicaux humides. Sa peau épaisse et son poil dense lui offrent une protection naturelle contre les insectes, tandis que son métabolisme économe limite les risques liés à la sous-alimentation ou à la déshydratation. Les éleveurs notent également une faible sensibilité aux affections respiratoires et digestives, comparée à d’autres races importées.
Jusqu’à présent, aucune prédisposition génétique majeure n’a été recensée chez le Campeiro, notamment grâce à une diversité génétique bien préservée dans le cheptel brésilien. Toutefois, les experts recommandent une surveillance sanitaire continue afin d’éviter la consanguinité, en raison du nombre encore restreint d’individus inscrits au Stud-book. Une gestion raisonnée de la reproduction, associée à des contrôles vétérinaires réguliers, permet de maintenir la vigueur génétique et la qualité sanitaire exemplaire de la race.
									La marcha picada est une allure naturelle à quatre temps, propre au cheval Campeiro et à d’autres races brésiliennes dites marchadoras. Elle se caractérise par un déplacement latéral fluide, où les membres du même côté (antérieur et postérieur) se meuvent presque simultanément.
Cette mécanique produit un mouvement régulier, silencieux et très confortable pour le cavalier, sans les secousses du trot classique. La marcha picada permet au Campeiro de parcourir de longues distances avec une dépense d’énergie minimale, tout en restant stable sur les terrains accidentés du sud du Brésil.
Héritée des chevaux ibériques introduits à l’époque coloniale, cette allure reflète la sélection naturelle et fonctionnelle qui a façonné la race : un équilibre parfait entre élégance, endurance et confort de monte.
								
									La marcha baticada est une allure naturelle typique du cheval Campeiro, combinant harmonieusement les caractéristiques des deux formes principales de marche brésilienne : la marcha batida et la marcha picada. Elle se situe à mi-chemin entre le mouvement latéral et diagonal, offrant un déplacement souple, rythmique et équilibré.
Cette allure à quatre temps réguliers procure un grand confort de monte, tout en permettant au cheval de maintenir une bonne vitesse sur de longues distances. Héritée des chevaux ibériques du XVIᵉ siècle, elle témoigne de l’adaptation naturelle du Campeiro aux terrains vallonnés et aux longues journées de travail dans les fazendas du sud du Brésil.