 
				Continent : Amérique
Pays : Argentine
 
									Le Bagual est un cheval sauvage originaire du sud de l’Argentine et du Chili, plus précisément des zones montagneuses et steppiques de la Patagonie. Ces équidés descendent directement des chevaux domestiques espagnols introduits au XVIᵉ siècle, principalement des Criollos, qui se sont échappés ou ont été abandonnés avant de redevenir totalement libres.
L’isolement géographique et les conditions extrêmes; vents violents, hivers rigoureux et végétation rare. Cela à une sélection naturelle impitoyable, ne laissant survivre que les chevaux les plus résistants, sobres et autonomes. Le Bagual s’est ainsi transformé au fil des siècles en un cheval semi-sauvage parfaitement adapté à son environnement, conservant la robustesse du Criollo tout en développant une instinctivité et une indépendance marquées.
Le Bagual vit principalement à l’état semi-sauvage dans les régions méridionales de la Patagonie, à la frontière entre l’Argentine et le Chili. Ses populations se concentrent dans les zones les plus reculées des provinces argentines de Santa Cruz et Chubut, ainsi que dans les régions chiliennes de Magallanes et d’Aysén. Ces territoires se caractérisent par une végétation clairsemée, des températures rigoureuses et des vents violents, conditions qui ont contribué à la sélection d’individus d’une extraordinaire résistance physique.
Bien que le Bagual ne soit pas élevé au sens classique du terme, certaines populations locales et biologistes suivent et étudient ces chevaux pour préserver leur patrimoine génétique unique. Dans quelques réserves naturelles ou estancias, des initiatives de protection et de réhabilitation visent à maintenir la diversité de ces lignées libres, tout en limitant les croisements avec les chevaux domestiques. Ainsi, les zones d’élevage du Bagual sont avant tout des zones d’observation écologique, où la nature continue de jouer le rôle d’éleveur.
 
                 
                 
                 
                 
                 
                 
                 
                 
                 
                 
                 
                 
                 
                 
                 
                 
                Le Bagual représente un patrimoine génétique rare au sein des populations équines sud-américaines. Issu de chevaux domestiques redevenus sauvages, principalement de lignée Criollo, il a évolué sans intervention humaine, conservant les caractéristiques primitives de ses ancêtres ibériques tout en développant des gènes de survie exceptionnels. Cette évolution en liberté a permis la fixation naturelle de traits génétiques précieux tels que la résistance aux maladies, la sobriété alimentaire et une endurance extrême.
Bien qu’il ne fasse pas partie d’un stud-book officiel, le Bagual attire l’attention des chercheurs et des éleveurs intéressés par la diversité génétique équine. Ses gènes, façonnés par un milieu hostile, offrent un potentiel d’amélioration pour renforcer la résilience, la fertilité et la tolérance climatique d’autres races locales. À ce titre, le Bagual constitue une réserve naturelle de rusticité et un modèle d’adaptation biologique rare dans le monde équin contemporain.
L’histoire du Bagual commence au XVIᵉ siècle, lorsque les conquistadors espagnols introduisent leurs chevaux en Amérique du Sud, notamment dans les territoires qui deviendront l’Argentine et le Chili. Ces chevaux, principalement de type andalou et barbe, ont donné naissance au Criollo, race fondatrice de nombreuses lignées sud-américaines. Au fil du temps, certains chevaux se sont échappés des estancias (ranchs) ou ont été abandonnés lors des guerres, des déplacements ou des crises économiques.
Livrés à eux-mêmes dans les grandes plaines arides et les montagnes ventées de la Patagonie, ces chevaux ont dû survivre sans intervention humaine. Seuls les plus rustiques, sobres et résistants ont survécu, donnant naissance à une population distincte : le Bagual, terme d’origine espagnole signifiant animal indompté ou redevenu sauvage.
Au XIXᵉ siècle, les Baguales étaient déjà connus des gauchos et des pionniers de Patagonie, qui les considéraient à la fois comme une ressource et un défi. Leur capture nécessitait une grande maîtrise équestre et faisait partie de la culture locale. Aujourd’hui encore, ces chevaux incarnent la liberté, la résistance et l’autonomie, symboles d’un équilibre entre nature et adaptation. Leur histoire continue d’inspirer les défenseurs du patrimoine équin sud-américain, qui voient en eux les derniers descendants directs des chevaux de la conquête.
Le Bagual est avant tout un cheval sauvage, profondément marqué par des siècles de vie en totale liberté. Il se distingue par un instinct de survie exceptionnel, une grande méfiance envers l’homme et une réactivité vive face à tout stimulus. Ces traits comportementaux sont le résultat direct de la sélection naturelle : seuls les individus capables de réagir rapidement, d’anticiper le danger et de préserver leur énergie ont survécu dans les rudes conditions de la Patagonie.
Bien que farouche, le Bagual n’est pas un animal agressif. Il fait preuve d’une intelligence pragmatique, observant et évaluant son environnement avant d’agir. En groupe, il adopte une hiérarchie stable dirigée par une jument dominante, garantissant la cohésion et la sécurité du troupeau. Cette organisation sociale démontre une forme d’intelligence collective remarquable. Lorsqu’il est capturé et apprivoisé, le Bagual révèle un caractère volontaire et endurant, mais nécessite un approche douce, progressive et respectueuse de sa nature libre.
« Forcé par le climat, forgé par la solitude, le Bagual est l’expression pure de la sélection naturelle. »
Le Bagual occupe une place singulière dans le paysage équin sud-américain, à la croisée du cheval sauvage et du patrimoine culturel. Les chercheurs, écologistes et éleveurs locaux s’accordent sur la nécessité de préserver ses populations comme témoins d’une adaptation naturelle rare. Plusieurs programmes de suivi génétique et écologique sont en cours en Patagonie argentine et chilienne, visant à mieux comprendre l’évolution du Bagual et à définir des protocoles de protection sans domestication excessive.
À moyen terme, les efforts de classification et de documentation pourraient aboutir à la reconnaissance du Bagual comme race patrimoniale, voire à son inscription dans un registre génétique régional. Cette reconnaissance offrirait un cadre pour préserver la diversité génétique tout en valorisant le cheval comme symbole de la liberté patagonienne. Dans un contexte mondial où la biodiversité animale devient un enjeu majeur, le Bagual pourrait ainsi devenir un emblème de résilience et d’équilibre naturel entre l’homme et la faune sauvage.
Le Bagual est considéré comme l’un des chevaux les plus résistants et sains du continent sud-américain. Vivant sans soins humains depuis des générations, il a développé une immunité naturelle solide et une capacité d’adaptation remarquable face aux conditions climatiques extrêmes de la Patagonie : froid glacial, vent constant, alimentation pauvre et rareté de l’eau. Cette sélection naturelle a éliminé la plupart des faiblesses génétiques et conféré à la race une excellente longévité fonctionnelle.
Lorsqu’il est capturé et domestiqué, le Bagual peut toutefois présenter une sensibilité au stress et des déséquilibres métaboliques temporaires, liés à l’adaptation à un environnement plus confiné et à une alimentation plus riche. De plus, comme beaucoup de races rustiques, il peut être sujet à une prise de poids excessive ou à des troubles digestifs s’il perd son rythme naturel d’activité. En revanche, il reste rarement sujet aux maladies infectieuses ou respiratoires, et ne présente aucune prédisposition génétique connue.