DISPARAÎTRE EN SILENCE - POURQUOI CERTAINES RACES DE CHEVAUX SONT EN DANGER

Cheval Boulonnais vu de profil gauche, illustré de manière réaliste, représentant une race locale de trait menacée selon le bilan 2022 sur la génétique équine.

Le Cheval Boulonnais, race de trait française emblématique des Hauts-de-France, fait partie des races locales d’équidés menacées d’abandon en 2022, selon l’étude présentée par Étienne Verrier lors de la commission génétique équine.

Source : https://chevauxdumonde.com/fr/article/dispara-tre-en-silence-pourquoi-certaines-races-de-chevaux-sont-en-danger

Une biodiversité équine en péril


Aujourd’hui, plus de 500 races équines sont recensées dans le monde. Pourtant, selon la FAO, près d’un tiers sont menacées d’extinction. Certaines ne comptent plus que quelques dizaines d’individus reproducteurs.

Ces disparitions ne sont pas anodines : chaque race perdue emporte avec elle un patrimoine génétique, culturel et fonctionnel unique.


Pourquoi ces races disparaissent-elles ?


Plusieurs facteurs expliquent cet effacement progressif :


-La modernisation de l’agriculture a rendu obsolètes de nombreuses races de chevaux de trait.

-Les standards de compétition et la recherche de performance ont marginalisé les races locales.

-L’isolement géographique ou politique freine les échanges entre éleveurs.

-Le manque de visibilité médiatique rend ces chevaux invisibles aux yeux du public.


En résumé : ce qui n’est pas connu n’est pas protégé.


Que peuvent encore nous apporter ces chevaux oubliés ?


Malgré leur discrétion, ces races ont beaucoup à offrir :


-Une rusticité exceptionnelle (climat rude, terrain difficile, faible entretien),

-Une spécialisation fonctionnelle adaptée aux métiers locaux (traction, portage, travail de montagne),

-Une relation étroite avec l’identité d’un territoire (comme le Hucul dans les Carpates ou le Sorraïa dans la vallée du Tage),

-Une diversité génétique précieuse face aux risques de standardisation et de consanguinité.


Des actions concrètes pour préserver ces trésors vivants


Heureusement, des initiatives existent à travers le monde :


-Des parcs de conservation ou centres nationaux d’élevage (ex : Le Pin, Lipica, Bábolna),

-Des programmes européens de soutien (ex : SAVE Foundation, subventions LEADER),

-Des éleveurs passionnés qui perpétuent des lignées parfois centenaires,

-Des projets de tourisme durable ou d’écopâturage, où ces chevaux retrouvent une utilité moderne.


Que pouvons-nous faire à notre échelle ?


Même sans être éleveur ou scientifique, chacun peut contribuer à la survie de ces races :


-Partager leur histoire via des blogs, des articles, des illustrations,

-Soutenir les éleveurs via des visites, achats responsables ou mécénat,

-Intégrer ces chevaux dans des projets culturels, pédagogiques ou éthologiques,

-Promouvoir leur usage en randonnée, traction douce, attelage, équithérapie.


Chaque geste compte. Car préserver une race, c’est préserver une histoire, un savoir-faire, une mémoire collective.

Les chevaux menacés ne disparaissent pas par malheur, mais souvent dans l’indifférence générale. Pourtant, derrière chaque race oubliée se cache un fragment vivant de notre relation au monde rural, au territoire, et à l’animal.

Préserver ces chevaux, c’est poser un acte concret pour la biodiversité, la culture, et l’avenir du vivant.


Sources :


IFCE - Mise à jour des races d’équidés menacées en 2022


"Bilan : races locales d’équidés menacées en 2022

Une présentation de l’étude a été effectuée par son coordinateur Etienne Verrier lors de la récente session de la commission génétique équine et asine. Par rapport à 2014, à quelques exceptions près, les effectifs des races locales ont fortement décliné. L’étude démontre que toutes les races locales d’équidés sont menacées d’abandon en 2022 :